29 septembre 2013
Histoire de Roms

Ce n’est pas un » il » ou un « elle » mais un Ils/Elles qui s’impose cette semaine. Pas une interview mais un petit rappel historique, histoire  -c’est le cas de le dire- de sortir de la médiocrité ambiante de certains médias comme RMC qui donnent à la parole du premier auditeur venu la même valeur que celle de quelqu’un qui cherche avant tout à comprendre pour ensuite informer ses semblables. Pas pour juger, ni condamner lorsque ce n’est pas éructer.  « Homme accompli et marié au sein de la communauté », voilà comment les Roms se définissent eux-mêmes. Paradoxal, non? Ce sont surtout des hommes aux semelles de vent, qui n’ont jamais voulu se sédentariser, bref un crime de lèse-majesté que le Roi Soleil, Louis XIV, fut d’ailleurs le premier à punir dès 1666, arrêtant tous les Bohémiens de sexe masculin pour les envoyer aux galères sans procès et à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices. La totale, quoi. Quant aux nobles qui leur donnaient asile dans leurs châteaux , leurs fiefs étaient tout simplement frappés de confiscation. Sarkozy et Valls sont à côté des agneaux…

Et si par la suite, au XVIIIe siècle et XIXe siècle, l’Europe « éclairée » commence à rechercher des solutions « humaines » pour les sédentariser, d’autant que la Révolution et le mouvement romantique louent l’idée de liberté, le XXème reviendra au Moyen Age en ce qui les concerne: en 1912, la France les oblige à se munir d’un « carnet anthropométrique d’identité » qui doit être tamponné à chaque déplacement -genre comme pour un animal,  contrôles administratif et de police qui existent toujours aujourd’hui avec le livret de circulation. Rajoutez les théories eugénistes sur la « protection de la race », avec en Suisse et en Suède — deux démocraties considérées comme exemplaires — la mise en place dès les années 30 jusque dans les années 70, cela avec l’assentiment ou l’approbation d’une majorité de la société, l’enlèvement légal de leurs enfants  sur dix ans pour les placer et les rééduquer dans des familles d’accueil sédentaires, des orphelinats voire même des asiles psychiatriques en tant que « dégénérés », nés d’un peuple « génétiquement menteur et voleur »-sic. Les parents biologiques ont alors interdiction de rencontrer leurs enfants sous peine de prison tandis que les stérilisations sont pratiquées sous prétexte « humanitaire » pour limiter leur reproduction.  Quant aux nazis, c’est  50 000 à 80 000 Tsiganes d’Europe -la France avait déjà banni ses « nomades » dès 1939-  qu’ils firent brûler en même temps que les Juifs et autres malades mentaux dans leurs camps d’extermination. En Roumanie, la situation ne fut pas plus clémente avec la déportation de plus de 5000 Roms vers l’Ukraine avec pour la plupart la mort par le froid, la faim ou la dysenterie.

Voilà pour les réjouissances qui frappèrent cette minorité ethnique qui rappelons-le, est la plus importante en Europe, et dont les élus locaux à l’amorce des élections municipales ne se débarrasseront pas en quelques semaines d’opportunisme électoral. Car si les spectateurs du film Polisse eurent les larmes aux yeux quand Maïwen filma l’ évacuation de l’un de leur camp, ils sont bien oublieux de ce qu’est le devoir d’humanité lorsque des roulottes s’installent près de chez eux… Et là encore, il serait bien malvenu de les juger: plus que des petites phrases, ce sont des actions qui sont désormais attendues; des actions de gauche si celles-ci existent encore…

LM

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