19 juin 2012
Le rire, mais à quel prix!

Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley

Entre son chameau à Cannes et son omniprésence sur les bus, The Dictator est incontournable. La Paramount a en effet mis le paquet pour lancer en France cette farce qui devrait remplir les salles pour le meilleur… et pour le pire. Le meilleur, c’est Sacha Baron Cohen, irrésistible en dictateur et à peine exagéré, ordonnant l’éxecution pour un oui ou un non, et arrivant en Hummer plaqué or pour voir sa « bombe » nucléaire, car ses petits copains des pays à côté en ont aussi une. Résultat, l’opinion mondiale  à travers l’ONU s’indigne et menace de se fâcher façon Irak. Alors, celui qui s’achètent n’importe quelle  star pour une nuit, s’envole pour New York et là, échappe à la mort tandis que son sosie, l’idiot du village, le remplace pour signer une nouvelle constitution garantissant la démocratie, histoire que les sociétés pétrolières puissent se partager le butin. Autant dire l’horreur absolue pour  Aladeen, c’est son nom, et qu’il ne peut laisser faire. Voilà pour le pitch qui crée des répliques à hurler de rire comme » c’est le retour aux années disco » devant la trousse de torture avec passage en revue des outils ou avec Zoé, celle qui ravira son coeur sec et son «  déo bio qui pourrait gazer tous les kurdes », à laquelle il demande si elle veux avoir « un garçon ou un avortement? ». La satire politique est souvent fine et vraiment inspirée-les journalistes et leur analyse, ce  qu’est une dictature/ démocratie américaine; le film montre aussi que « tenir » les gens avec un peu de poigne avec l’exemple dans l’épicerie veggie- a du bon…Maintenant, certaines scènes sont d’une débilité sans nom, digne d’un humour potache que peu de spectateurs supporteront. L’urine dans la carafe à l’ONU, la tête coupée qui se balade partout, la scène de l’accouchement avec vue sur  le portable « de dedans », ou les filles qu’on trait comme des chèvres, franchement, le réalisateur montre alors que son producteur n’a pas su lui suggérer la limite entre humour et mauvais goût. Bref faire son job. Reste qu’il s’en mettra sans aucun doute plein les poches avec ce film qui devrait faire un carton.

LM

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