16 juin 2013
Le Ring prend la Bastille

Bicentenaire Wagner oblige, toutes les plus grands maisons d’opéras d’Europe semblent sur leurs starting-blocks pour présenter « leur » Ring – Vienne, Milan, Berlin pour ne citer que quelques-unes, auxquelles viennent se joindre des novices comme Sofia, qui le présenteront pour la première fois. Paris évidemment ne pouvait être en reste, et présentera en fin juin sa Tétralogie, mise en scène par Gunther Krämer. L’évènement est d’autant plus attendu que cela fait plus de cinquante ans que l’Opéra de Paris n’avait pas donné la grande fresque mythologique de Wagner sur sa scène. Il faut dire qu’avec quinze heures de musique réparties sur quatre soirs, l’entreprise ne peut s’improviser. A tel point que les forces de la première maison de France seront littéralement absorbées par le cycle Wagner qui se jouera à Bastille du 19 au 26 juin prochains – la dernière production lyrique assurée par l’orchestre de l’Opéra, La Gioconda, se termine le 31 mai.

Mise en scène contestée

Mais pour les aficionados, rien ne vaut l’immersion dans cet univers de dieux et de héros qui s’entretuent et qui ressemble étrangement au nôtre, et que seul l’espoir de la rédemption par l’Amour vient éclairer. A côté des lectures très politiques comme celle de Patrice Chéreau qui avait fait scandale à Bayreuth en 1976 avant d’être accueillie par un triomphe quatre ans plus tard sur cette même « Colline Verte », Gunther Krämer a livré une lecture très illustrative qui rassemble tous les poncifs du Regietheater à l’allemande – on se souvient entre autres des Walkyries en infirmières qui lavaient des héros nus ensanglantés. Seul Le Crépuscule des dieux se distinguait par une certaine sobriété. Sans doute pas un hasard, car c’est sans doute le plus bel épisode, celui où l’esthétique de Wagner donne toute sa mesure. Wagnérien accompli, Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, en révèle toutes les beautés avec une clarté incomparable . Rien que pour lui, cette Tétralogie vaut le coup avec des places qui risquent de ne plus rester qu’en catégorie 1 à plus de 150 euros. Et encore… Dans ce cas, n’hésitez à tentez votre chance, il y a toujours des gens qui revendent au dernier moment car leur ami n’a pas pu venir! Alors bonne chance, la prochaine tétralogie ne sera pet être pas avant une autre moitié de siècle !

GL

Le Ring à l’Opéra Bastille du 19 au 26 juin 2013 voir infos

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