10 juin 2013
Le passage

« On injecte de la vie ». En France, la seule issue pour les gens en fin de vie est dans les soins palliatifs « dont la moitié des malades sont exempts-là est le scandale » commente un médecin.. Dominique Gros montre avec des plans fixes sur la nature, rythmés par des morceaux de piano ce que trois pays européens, la France, la Suisse et la Belgique proposent lorsque la maladie l’emporte doucement sur le malade. Comme pour Cyril, hospitalisé à domicile chez sa mère, avec une économie bienvenue de commentaires, à l’exception des intervenants qui expliquent chacun calmement leur position; nul débat, nulles images ne cherchent ici à émouvoir. la réalisatrice donne juste à voir et à comprendre comme en Suisse où est pratiqué le suicide assisté comme l’a montré le très beau film Quelques jours de printemps avec Hélène Vincent. « La violence n’est pas ici dans l’action mais dans la décision ». Pas facile alors d’être « accompagnatrice » comme cette jeune femme de l’association Exit qui explique pourquoi elle fait cela, forcement bénévolement; qu’elle pleure à chaque fois et que non, jamais elle n’a vu quelqu’un changer d’avis au dernier moment en sept ans. « Tu tues des gens » lui disent ses parents. »En fin de vie, c’ est le malade qui sait. »  Voilà pourquoi en Belgique, on a légalisé l’euthanasie médicale depuis 2002, avec cette idée de rendre sa dignité et aider son prochain quand le moment est venu. Au fil de la vie montre ainsi cela sans jamais se prononcer sur la bonne manière d’aborder cela, offrant au téléspectateur de se faire lui même son idée. La chose est rare et appréciable.

AW

Au fil de la vie diffusé sur Arte le 11 juin à 20 h 40

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