11 octobre 2011
Le Parisien /The New Yorker/ Der Pariser

Je ne sais pas vous mais à la découverte de « The Pariser », la première question que je me suis posé est « c’est quoi un parisien?« , suivi de l’autre question existentielle « suis-je un parisien? »
Ecrire sur ce sujet mérite bien de m’interroger : suis-je légitime? Ai-je le droit de me prétendre parisien alors même que je ne suis pas né dans cette Capitale, ni dans aucune autre d’ailleurs?
Il y a encore quinze ans, juste avant de « monter » à la capitale justement, je précisais encore être « sur Paris » et me balader dans « le centre ville »!!
Paris, c’était pour moi les Grands Magasins, la Tour Eiffel, les Champs Elysées et sauf,  à s’appeler Juliette Gréco ou Catherine Deneuve pour la rive gauche, Inès de la Fressange pour le style  et Frédéric Beidbeger pour écrire le jour et vivre la nuit, point de salut.
Très vite,  pour ne pas faire mien la chanson de Marie Paule Belle  « je ne suis pas parisienne, ça me gêne, ça me gêne« , j’ai très vite voulu être assimilé à cette communauté urbaine qui m’accueillait, sans modèle puisque je ne connaissais pas de parisien d’origine; en marchant vite dans les rues et dans les couloirs de  métro, en assistant à toute sorte de spectacle, en courant aux avant première ou vernissage, en me ruant dans les ventes privées, en fréquentant les nouveaux endroits à la mode et en attendant le week-end pour fuir la capitale et retrouver mes congénères de la semaine à Deauville, Roland Garros, au Bois de Vincennes ou tout autre lieu du moment que l’on franchisse les Maréchaux et qu’il y ait du vert.
Et puis éreinté un jour, je me suis posé, assis à une terrasse, allongé dans un parc, posté sur le toit de l’Opéra ou les hauteurs de Montmartre… puis j’ai flâné.
L’autre jour, l’étude attentive d’une enquête démographique issue de l’INSEE, relatée dans un quotidien national m’a éclairé sur le sujet.
Paris compte dans ses murs, 2,2 millions d’habitants, soit finalement peu ou prou le nombre de votants à la primaire socialiste pour vous donner un ordre de grandeur. Seuls 31% sont des parigots pur jus avec la casquette en travers et la baguette sous le bras, mais bien cachés car vous comme moi connaissons peu de vrais parisiens.
Les autres sont nés en province pour le 2ème tiers (29%), à l’étranger pour 25% ou en banlieue, l’autre terre étrangère quand vous habitez Paris pour 15%.
Du coup je relative et si je zoome sur les provinciaux, 60% viennent du Grand Ouest ou du Nord Est, dont presque 8% de bretons dont je fais parti -je suis un des 50.000…
Tous ces provinciaux s’installent prioritairement dans le XVème mais aussi le XVIIIème arrondissement où j’habite.
J’en arrive à la conclusion que je fais partie du tiers de provinciaux habitant un des arrondissements les plus habités… me voici donc l’archétype du parisien… Et de me dire finalement : I’m the Pariser!!
Quand il y a six ans, je créais mon blog : Brieuc75 (au temps où la CB – prononcer cibi – était en vogue) pour signifier « un breton de St Brieuc à Paris »,j’aurais mieux fait de me nommer « Soixante-quinze » tout simplement.
Et vous, êtes vous comme moi un parisien?

par Pascal Brieuc

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