21 mars 2012
Le Palais des femmes

 

De la beauté nait l’ennui…Benoit Jacquot revient avec un film en costume après Sade, la Fausse suivante, Tosca ou Adolphe. Cette fois, Versailles ouvre ses portes pour un film aseptisé où les personnages semblent ne pas très bien savoir ce qu’ils font là. D’ailleurs, ils n’y sont plus pour très longtemps; La Bastille a été prise et les aristocrates cherchent leur nom sur les listes où le peuple leur promet la guillotine.

Léa Seydoux est Sidonie, une jeune fille fascinée par cette reine un peu neurasthénique et désincarnée que joue Diane Kruger. L’actrice allemande campe ainsi Marie Antoinette, l’Autrichienne, qui voudrait bien s’enfuir, avec ses bagues, ses malles et qui se consume d’un amour fou pour Gabrielle de Polignac-Virginie Ledoyen. Sur trois jours, chacun joue le sauve qui peut dans une atmosphère de déliquescence qui laisse définitivement le spectateur hors jeu.

Les personnages manquent en effet terriblement d’épaisseur, abordés comme des esquisses qui laissent sur la faim. Alors certes il reste les décors-Versailles mais également Maison Lafitte et Chantilly, les costumes, la reconstitution réaliste de l’époque, quasi sur un mode de reportage,  mais tout cela est d’une fadeur certaine, à l’image de la vie que ces privilégiés semblaient vivre à l’époque. Sans doute l’histoire de cette  lectrice de la Reine qui était dans le livre de Chantal Thomas une femme ayant vécu perd t’elle en « chair » avec cette adaptation où elle se retrouve sous les traits d’une jeune fille un peu trop « fraiche ». Dommage au vu du travail de reconstitution admirable et de cette ambiance de fin de règne qui reste ô combien actuelle.

LM

Par Laetitia Monsacré

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