13 janvier 2014
Le Grand Véfour/ Un grand moment

Summer-Truffle-Salad-at-Le-Grand-Véfour-by-Barbra-Austin

« Je n’avais jamais mis dans ma bouche quelque chose d’aussi bon… ». Lyndsay Duncan dans la très jolie comédie Un week-end à Paris qui sort en mars prochain ne croyait pas si bien dire, en goûtant à la cuisine française…Ancêtre des restaurants (on y servit sous la révolution jusqu’à 2000 couverts par jour, avec 350 plats à la carte!), situé dans les magnifiques jardins du Palais Royal dont on peut voir les colonnes et deviner les arbres de sa table, Le Grand Véfour est indiscutablement de ces adresses qui vous marquent. Que ce soit à la table de Victor Hugo ou celle de Colette, assis sur une banquette rouge et entouré des peintures murales d’origine, le plaisir commence par l’odorat lorsque les plats se présentent devant vous, apportés par un service parfait-un serveur par table- présent et discret à la fois. Autant dire qu’il faut prévoir du temps entre les amuse-bouches au homard, des oursins servis en nage dans leur coque avec un oeuf poché et autres spécialités de la maison comme le pigeon Prince Rainier III, héritage de Raymond Oliver ou encore le parmentier de queue de boeuf aux truffes.

Porcelaine de Haviland et gâteau de Savoie

C’est en effet toute l’excellence de la gastronomie française-mais revisitée afin de ne pas trop charger les estomacs- que l’on peut ici découvrir grâce à Guy Martin qui assure depuis 1991 la direction de ce lieu historique où Napoléon rencontra Joséphine de Beauharnais-avec quelques clins d’oeil à ses origines savoyardes, comme les opinels pour les viandes ou le gâteau savoyard servi avec le café- et veille en cuisine chaque midi ( menu à 100 euros) et chaque soir à servir, à la carte,  les meilleurs produits fournis par ses producteurs attitrés. Il assure d’ailleurs l’accueil de ses clients aussi bien français qu’étrangers, derrière le rideau rouge qui protège l’entrée puis disparaît ensuite en cuisine. Dans de la vaisselle d’époque, les plats se succèdent alors et repartent, vides, « ça s’est bien passé apparemment » s’en amuse le serveur alors que le verre de vin est lui, encore plein, les mets vous faisant presque oublier de boire…Deux sommeliers assurent la sélection des vins avec les grands châteaux mais également des crus moins connus, parfaitement choisis. Puis, peu à peu, le service se ralentit, la salle se vide, prête à recevoir de nouveau dans un ballet qui ne s’interrompt que le week-end.

LM

Le Grand Véfour, 17 rue du Beaujolais, Paris 1er, informations et menu en ligne

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