11 février 2013
L’amour, la mort et les pivoines

Après le kabuki japonais, voilà l’opéra chinois et à nouveau le rôle principal pour Tamasaburo Bando dans ce Pavillon aux Pivoines. Une première européenne où, pendant neuf « épisodes » , l’on suit une jeune fille de seize ans, Du Liniang qui découvre l’amour ce qui entraînera sa mort. Il ne s’agit pourtant que d’un songe, lesquels on le sait bien sont les plus dangereux… Si la Promenade, premier tableau laisse penser à un livret un peu mièvre, il en va tout autrement dès la rencontre avec ce beau jeune homme, qui lui promet qu’elle « se mordra les lèvres en tremblant de plaisir (…) avant de jouir de la nuit ». Bigre, le programme est annoncé, aux sons des cloches de bronzes et de ces curieux instruments à cordes. De quoi  laisser la jeune fille se languir puis se consumer jusqu’à la mort, une fois réveillée. La voix de Tamasaburo qui joue une nouvelle fois une femme est magnifique, évoluant dans un décor fait de grands voiles, magnifié par les sublimes lumières de Tomoya Ikeda. Certains passages comme l’adieu à sa mère sont absolument bouleversants, tout comme sa consomption « il n’est rien de plus violent au monde que l’amour ». Il est pourtant question d’une grande douceur dans ces voix qui semblent miauler et ses couleurs pastel des tuniques de soie fluide -à la différence des lourds kimonos japonais- peintes de fleurs et autres motifs chinois. Voilà qui vous ravira les yeux et apaisera les oreilles tout en vous offrant un dépaysement garanti et un moment plein de grâce, qui de surcroît, finit bien… 

LM

Le Pavillon aux Pivoines jusqu’au 16 février au Théâtre du Châtelet

Tamasaburo Bando à la scène et à la ville

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