17 février 2012
L’Abbé Bayrou

Critiquer Nicolas Sarkozy : « C’est assez ! Ça Suffit ! Stop ! Nous n’irons pas dans cette direction ! » Revenir à un humanisme et s’occuper des plus démunis façon Abbé Pierre voire Gandhi. Ce samedi 11 février  François Bayrou occupe la place à la Maison de la Chimie à Paris. Pour cela, un forum de la solidarité est organisé autour de trois tables rondes afin de définir son programme. Les sujets : la protection sociale, l’activité pour tous et le « vivre-ensemble ». Trois heures de débats pour chacune, quatre minutes par intervenant. L’inconvénient : on ne peut se diviser en trois pour assister à toutes! Ce sera donc le vivre-ensemble, une vingtaine d’intervenants venus d’associations et de maires, assis autour d’une même table pour débattre de l’ avenir et de l’état de la France. Pour résumer, les maires sont critiqués face à leur incompétence et  les associations « prennent en charge ce dont l’état s’est déchargé »  souligne devant nous Dominique Versini, l’animatrice , à la fois cofondatrice du Samu social et ancienne Secrétaire d’Etat, chargée de la Lutte contre la précarité et l’exclusion. Alors qu’est ce que le « vivre-ensemble » ? Déjà, lutter contre la méfiance, comme la grand-mère qui a peur du jeune qui veut simplement l’aider. Sa force : la famille, le partage, la solidarité spontanée – des valeurs que Bayrou oppose à Sarkozy. Comment vivre ensemble ? En mettant en relation des gens de tout horizon…Une association propose ainsi la fête des « voisins solidaires ». Créer des institutions  qui devraient faciliter et simplifier le tout pour « rester ensemble. »  Tout cela  nous démontre que des solutions simples existent. Des maires nous parlent de projets réalisés dans leur commune, mouillant parfois leur chemise pour mettre en place le « bien vivre » entre les communautés et les générations. La loi SRU est remise en cause, le logement social ne plait guère à certains habitants que les maires ne savent imposer. Faut-il faire bouger ces derniers avec la carotte et le bâton ? « La difficulté est de retranscrire sur le local » précise Rodolphe Thomas, maire d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados) et conseiller général. « Un maire qui ne respecte pas la loi, ne peut plus être maire », souligne un autre. La question des femmes, des enfants, des immigrés, la banlieue, « miroir de notre société », voilà tout un panel de sujets que reprend ensuite François Bayrou.

Lutte contre la pauvreté

Après une pause d’une demi-heure, tous installés dans l’attente du candidat, l’Abbé des temps moderne monte à la tribune, acclamé, photographié par tous les Iphones.  Le voici qui démarre sur les chapeaux de roue contre Sarkozy. Un jeu de cape et l’épée, tel Cyrano de Bergerac. « Ce ne sont pas les chômeurs qui sont responsables du chômage, ce sont les gouvernants. […] Ils sont plus souvent des victimes que des coupables. » Allons droit au but, Bayrou axe son discours autour des plus démunis en montrant que « l’humanisme ne se divise pas. »  Chaque individu est une « brique » qui stabilise l’édifice d’une société. Il propose une démarche d’accompagnement individuel et un modèle social pour lutter contre la solitude par exemple. Son but : lutter contre  la précarité, créer une vraie solidarité au sein du milieu du travail et pouvoir produire en France – remise à jour du protectionnisme. Pour la jeunesse, il propose une agence nationale d’orientation qui remplacera le « souk » de tous les organismes à leur service. Revenir au CDI, bien sûr, malgré la difficulté économique mondiale et un système de « compte » pour garantir une formation continue  tout au long de sa carrière professionnelle. Question santé : la création de Maison médicale d’urgence pour palier la fermeture de centres hospitaliers de province et une politique d’aide à l’autonomie de la personne. Coté logement : une mutuelle d’initiative public afin de garantir au bailleur leur caution- de quoi protéger propriétaires et locataires. Bayrou continue de décliner son programme devant une salle acquise; la parité pour les femmes, encourager les immigrés afin qu’ils deviennent  « des leaders plutôt que des dealers » – clin d’œil à la droite courtisée habilement par Marine Le Pen et de plus en plus par Nicolas Sarkozy. Comme le montre ce forum, Bayrou met en avant les associations et finit par rappeler son mentor, l’Abbé Pierre. Un centre droit qui souhaite rallier un électorat humaniste à la frontière du  gauchisme.

Par Jim

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