8 janvier 2020
La vérité sinon pas grand chose

Bien sûr il y a Catherine. La grande Catherine, jouant un rôle que l’on imagine très peu de composition tant sa carrière ressemble à celle de Fabienne, cette star tantôt odieuse tantôt fragile. Son visage bouge à peine pour des raisons que les ricaneurs connaissent bien et pourtant, un simple tremblement des lèvres, un unique regard troublé et l’on est capté par cette actrice qui a trouvé passé cinquante un jeu de plus en plus authentique et de fait, troublant. Juliette Binoche, autre icône du cinéma français que le japonais Kore-eda Hirozaku s’est offert à son casting en est réduite à faire de la figuration avec une banale histoire de couple et une petite fille insignifiante à l’image du scénario. Car si Le Monde titre « l’un des plus beaux rôles de Catherine Deneuve » c’est qu’il n’y arien d’autre à dire sur La vérité. On attendait pourtant beaucoup du réalisateur du très juste Tel père, tel fils et d’Une affaire de famille, magnifique et tendre errance d’une famille sans le sou qui tente de survivre dans le Japon moderne, ce qui valu au film une Palme d’Or à Cannes en 2016. Reste que sorti de son univers, de ses repères, ce japonais qui a écrit, filmé et monté le film semble totalement perdu dans sa transcription des rapports humains entre européens au point que l’on s’ennuie vite à voir cette confrontation qui sonne si faux entre une mère star et sa fille. Quant au film de science fiction qu’elle tourne dans le film, il vire au ridicule. A réserver donc aux fans de Deneuve.

LM

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