3 mai 2012
La planète, connais pas!

 

« Ramer pendant le débat, c’est le seul truc écologique de N.Sarkozy ». Le tweet de Cécile Duflot pourrait prêter à rire s’il ne révélait le silence abyssal pendant cette campagne dont a fait l’objet celle qui nous nourrit, nous porte et nous permet de vivre: la Terre. Prendre de l’altitude pour les hommes politiques soumis à la durée de leur mandat électif est chose malaisée. Reste que depuis les nombreux documentaires sur le réchauffement, les variations climatiques dont les français sont comme les autres  victimes- la tempête Xynthia, une tornade, du jamais vu, à Nantes cette semaine- ou la multiplication des cancers et autres troubles dûs à des industriels alimentaires qui jouent aux apprentis sorciers, ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy et pas plus Eva Joly ( lire article) n’ont eu à coeur de prendre de la hauteur et quitter leurs programmes d’épicier. La dette pour laquelle on pourra toujours créer des billets-les banques centrales pourront le faire à nouveau sur simple décision européenne et les banques commerciales se feront un plaisir de continuer à prêter et ainsi s’enrichir- n’est en rien comparable à ce que la nature est en train- contrainte et forcée-de nous préparer. Avec des dommages irréversibles, bien plus graves que la consommation de viande halal ou le prix de l’essence…Car, le jour où il n’y aura plus de pétrole et où l’air sera rendu irrespirable en ayant exporté nos Peugeot et autres voitures aux milliards de Chinois, TTIP flottante ou pas, ce n’est plus notre pouvoir d’achat qui nous préoccupera mais notre survie même. « L’argent n’a jamais été comestible ». A quoi bon des stocks options, des treizième mois lorsque cette bonne terre nourricière qui offre sans rien en échange depuis des millénaires sera devenue stérile, empoisonnée, vidée?  Prenez la mer. Pillée par des chalutiers qui ne laissent aucune chance aux pêcheurs locaux-lesquels se retrouvent quelques mois plus tard à tenter de venir dans nos pays riches-c’est toute la chaine alimentaire qui est menacée. Lafayette, marquis qui autrefois permit l’indépendance des Etats Unis avant de prêter son nom à un grand magasin, l’a également donné à un navire usine (article du Monde du 30 janvier 2012) qui avec un tonnage de 14 000 tonnes-1500 par jour- vide littéralement l’océan Pacifique sud de ses chinchards- on est passé de 30 millions à 3 en vingt ans. Nourrissant poissons et hommes-c’est une denrée de base en Afrique-celui qui est contenu dans les cales finira en farine animale pour les porcs de Bretagne ou les saumons d’élevage de Norvège que ceux qui gèrent ces parcs se gardent bien de consommer. Plus de chinchard égale plus de poissons et des populations qu’on affame afin que les Européens puissent manger du porc et voter Le Pen, en craignant-à juste titre, c’est là aussi une certitude, que ces immigrés exsangues viennent à terme leur voler « leur pain ». Capital Terre sur M6 cette semaine montre également comment Singapour pour gagner du territoire sur la mer se procure en toute illégalité au Cambodge des millions de tonnes de sable grâce à de gigantesques aspirateurs qui arrachent sédiments et oeufs de poisson. Résultat, les autochtones qui ne vivent que de la pêche ont dix fois moins de prises qu’avant ce pillage illégal. Et bientôt Singapour n’aura plus qu’à construire de hauts murs pour se protéger de ces populations qu’elle aura ruinées. Quant à nous, nous aurons en France de plus en plus de centres de rétention qui ne pourront jamais devenir une « exception« ,  seule certitude à l’issue de ce débat. C’est pourtant une honte nationale que ces camps dignes du Vel d’hiv où des familles entassées attendent d’être renvoyées dans leurs pays abandonnés. Décrire ces lieux avec un peu d’émotion et s’ en alerter « en amont « au lieu de nous soûler avec des chiffres « en aval », voilà qui a vraiment manqué mercredi soir et confirmé à beaucoup que l’animal politique est un homme bien incomplet.

 

Par Laetitia Monsacré

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