30 janvier 2012
La France en maquettes


« Lorsqu’on a vu une maquette, on les a toutes vues », déplore une visiteuse dépitée devant les plans en relief de la France présentés à la Nef du Grand Palais de Paris. L’exposition « La France en Relief » revisite le pays à travers des œuvres réalisées depuis le règne de Louis XIV-sous la demande de Louvois, son ministre de la guerre, pour offrir une vision globale à son monarque- jusqu’au XIXème siècle. Réalisée par la Maison de l’histoire de France avec le concours de la Rmn, elle souhaite apporter au public un tour de l’histoire du patrimoine français en 3D.

Si le jugement un peu hâtif de cette visiteuse est quelque peu partagé, il doit cependant être nuancé. Les cartes en reliefs qui s’étalent sous la splendide verrière du Grand Palais sont remarquables, faites de bois recouvert de toile et de sable collé et coloré. Arbres miniatures, maisons aux toits en tuiles rouges, petits sentiers, nul détail qui ne soit laissé au hasard. La carte de Grenoble compte 126 513 espèces d’arbres différentes et 372 272 pieds de vignes. Derrière la vue de ces maquettes, ils faut s’imaginer le travail réalisé par des équipes d’ingénieurs et des topographes de l’époque qui devaient parcourir le territoire avec les moyens du bord. L’objectif était de prendre des mesures pour reproduire les villes sur des cartes destinées à être utilisées pour mettre en place des stratégies militaires. Au fil du temps, ces plans-reliefs sont devenus les témoignages de l’évolution de notre histoire.

En déambulant parmi les plans reliefs, dont certains mesurent jusqu’à 160 m2, on se retrouve plongé dans l’histoire de France. Sa géopolitique, sa géographie en passant par ses aménagements structurels. Un peu plus loin, les sons de bombardements d’avions de la Seconde Guerre mondiale nous tirent de notre rêverie pour accompagner la vue du plan relief de la ville de Brest, mélangeant histoire moderne et contemporaine. « C’est vraiment bien agencé », s’extasie Chantal, pour qui, les grands miroirs placés derrières les maquettes « permettent de voir le travail réalisé sous un angle encore nouveau », à condition toutefois de prendre garde,  la tête en l’air, à ne pas louper les petites marches autour de chaque ensemble.

Les plans font état de villes modelées et améliorées par des aménagements généralement militaires. Sous le Second Empire, Strasbourg a ainsi  subi l’ajout de chemin de fer et d’usines à gaz. On apprend que Napoléon Ier avait coutume de dire, « il n’y a pas de meilleures cartes que ces plans reliefs » même si le visiteur d’aujourd’hui semble , lui, prêter plus d’attention à l’immense carte de la France de 650 m2 à même le sol. Là, chacun se penche, cherche à trouver sa région, prend une photo et se prend au jeu,  avec cette idée que ce qui plait le plus aux gens est finalement lorsqu’on  leur parle d’eux.

 

                                                                                                                                                                                                                    Par Sarah Vernhes

Exposition « La France en Relief » Chefs-d’œuvre de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III au Grand Palais jusqu’au 17 février 2012

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