La culture, le non essentiel de retour?

L’article est resté six mois dans la boite « en attente de publication ». Le mardi 15 décembre 2020, Jean Castex a douché à quatre jours de la réouverture des théâtres, musées, cinémas et autres salles, les espoirs de tous ceux qui espéraient pouvoir reprendre leur travail après une « annus horribilis » où seuls deux mois et demi furent « normaux »pour les 635 000 travailleurs qui en dépendent. 97 milliards d’euros de chiffre d’affaire, soit 2, 3 % de l’économie française, on vous passe les ersatz de « live » et autres « Zoom », autant de peaux de chagrin, avec un public plus ou bien ridiculement qui ont confirmé combien une salle interagit entre son public et la scène, ainsi que le résumait joliment le comédien Louis Jouvet lorsqu’il disait: « Ce soir, le public avait du talent ».

Emmanuel Macron a préféré citer Silvio Berlusconi : « On ne manque pas avec de la culture ». Le monde culturel constituant un dangereux groupe d’agent d’infection- ne serait- car même baillonés- ils résistent à une forme d’expression qui dépasse Twitter, et pour ne pas faire de jaloux- le Covid 19 a imposé des villes fantômes où même les librairies ont été considérées comme de dangereux foyers d’infection, laissant la voix de son ma^tre s’exprimer chaque jeudi comme une messe, noyant de chiffres et de courbes un téléspectateurs condamné à choisir entre conférence de presse ou l’indigence des chaînes TNT, bref entre un plateau repas à l’hôpital servi à 18h ou le self service de son entreprise. Dans un quotidien de plus en plus liberticide, chacun finit par ne rien redire à ne plus parler dans le métro-ce qui ne changer pas grand chose, puis ne plus avoir le droit ni de boir ni de manger dans le train. La santé devint la liberté la première, les artistes baillonnés, nos neurones anesthesiées. Alors jauges réduites, couvre feu à 21 heures, nous verrons comment une autre liberté à laquelle nous goutions sans se sentir privilégiés reviendra dans nos vies de zombie nous redonner la vie d’avant, si celle ci est encore possible. Et de resistants pour certains, découvrir la résilience.

Par April Wheeler

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