« Ce n’est pas à vous que je vais dire que Jeff Koons est un communicant! ». Le conférencier de cette visite réservée à la presse ne saurait mieux dire. Car pour ce qui est de l’artiste, on n’est pas vraiment convaincu par cette rétrospective qui montre surtout comment on organise son succès avec un marketing des plus ingénieux-faible nombre d’oeuvres- environ 200 sculptures jusqu’à aujourd’hui- histoire que la demande dépasse l’offre et que votre côte monte grâce à un unique filon: le syndrome de Peter Pan. Eh oui, François Pinault est un grand enfant qui ne résiste pas devant un chien géant rose- six ans de travail, cinq exemplaires et toutes les affiches de Paris pour flatter son égo. Ni un gros coeur lui qui doit un peu en manquer pour être arrivé là où il est. La plupart des oeuvres exposées ici appartiennent ainsi à des collectionneurs privés ou Jeff Koons lui-même comme ce chat entre deux fleurs. Ah ça en jette, on est dans le pop, le géant, le flashy fait pour les smart phones qui ne manqueront pas de mitrailler l’exposition. De quoi faire encore monter les prix de cet américain célèbre à 30 ans, marié à la Cicciolina, aidé par une centaine d’assistants et militant pour un art « non discriminatoire », accessible à tous! On rigole lorsque l’on voit les prix atteints pour le moindre lapin gonflable depuis que Gagosian et Noirmont, deux galeristes milliardaires se sont penchés sur son berceau…Des objets électroménagers de ces débuts à ses Gazing Ball-des reproductions en plâtre de statues classiques avec des ballons posés dessus en acier inoxydable-effet miroir, en passant par ces toiles réalisées avec un ordinateur, on cherche bien où est l’artiste qui ne vent même pas être comparé à Marcel Duchamp. Nous, on vous conseille plutôt d’aller revoir jusqu’en janvier prochain l’oeuvre de l’inventeur du ready made ou du pop art toujours au Centre Pompidou, mais deux étages en dessous.
LM
Jeff Koons, jusqu’au 27 avril au Centre Pompidou.