Jamais sans les soldes

Faut-il être givré pour se lever aux aurores, vu le froid qu’il fait, ce mercredi 9 janvier pour attendre boulevard Haussmann l’ ouverture des portes aux Galeries Lafayette à 8 heures? Voilà en tous cas la seule occasion de l’année pour que les fashionistas ou autres touristes fortunées croisent la France qui se lève tôt avec à cette heure-ci les camions qui livrent encore, les poubelles qui passent et les camionnettes des artisans…En tous cas, rien à voir avec les images que l’on voit sur les télés où des gens se ruent sous le rideau de fer dès l’ouverture des portes. Ici, on est patient tandis que le vigile décadenasse les portes devant une foule il est vrai essentiellement féminine « c’est donc bien une histoire de bonnes femmes les soldes » commente une des journalistes présentes, alors que la dizaine de professionnels de l’information que nous sommes se prêtent à un gentil numéro de publireportage au pas de charge. Derrière Paul Delaouttre grand patron du groupe Galeries Lafayette, les portes s’ouvrent, les talkiewalkies crépitent, les vigilent ouvrent l’oeil, les hôtesses sont au grade à vous et les vendeurs sourient; il faut dire qu’avec 20 % du chiffre d’affaire réalisé pendant cette période, 80 % des étiquettes en solde sur la mode homme, femme, enfant et 250 000 personnes attendues pour cette seule journée de mercredi- l’enjeu est de taille.

Orgie consumériste

Résultat, tout le monde a le sourire, le grand patron aussi, très serviable avec les journalistes auxquels il annoncent une croissance à deux chiffres sur les soldes dans le magasin de Metz qui ont commencé comme chacun sait dès la semaine dernière. « On a tout ce qu’il faut » précise- t’il, ce qui est confirmé par les piles de vêtements et d’accessoires devant lesquels bientôt des files d’attente se forment pour les marques les plus prestigieuses: Chanel, Gucci, Dior remportent le concours avec des-40 % affichés à côté des jolis modèles non soldés de l’été. Car l’idée est ici de déstocker en accord avec les marques et de vendre au passage la nouvelle collection aux touristes et autres bêtes de mode venues pour l’occasion. De quoi en tous les cas vous tourner la tête et vous donner la fièvre acheteuse avec des 5 euros ou des -70 % qu’on aperçoit sur certains stands alors que nous sommes tous et toutes en mode « travail ». Et relancer la consommation en participant à cet orgie consumériste  quinze jours à peine après Noël à moins d’avoir triché dès dimanche comme le quartier du Marais où toutes les boutiques étaient ouvertes et déjà en solde…

LM

Les soldes durent cinq semaines…alors vous avez un peu de temps.

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