Immanquable

Si Intouchables a fait un carton mérité avec des dialogues au cordeau, il est à parier que Le Prénom devrait également se tailler un joli succès avec  une comédie  fort bien jouée et écrite. Et qui n’ a rien perdu dans sa transposition cinématographique. Jouée à guichet fermés-très logiquement avec cette idée que le public a toujours raison- l’ an dernier au théâtre Édouard VII dans une mise scène de Bernard Murat- le docteur à la fin- la distribution est restée quasi identique avec seulement l’ arrivée notable de Charles Berling en prof gauchiste – excellent. Patrick Bruel est Bruel dans ce rôle de futur papa, agent immobilier bling bling  qui prend toute la place,  avec un charme certain, le chouchou à sa maman à qui on ne peut pas longtemps en vouloir. Cela même s’ il fait des blagues vraiment débiles et veut appeler son fils…Adolphe. Pas comme Hitler, non mais comme  le héros romantique s’ il en est, de Benjamin Constant. Alors, ce dîner qui aurait dû se passer comme tous les autres vire au pugilat, chacun se retrouvant à défendre ses valeurs et ce qu’ il est profondément.

L’ occasion de se souvenir pour chacun de toutes ces réunions familiales où l’on doit rester civilisé face aux travers de chacun et au fossé qui peut vous séparer d’ un oncle, d’ un beau frère- selon. Les auteurs Alexandre de la Patelière et Mathieu Delaporte ont ainsi, avec un talent certain, su épingler mieux que quiconque les bobos mais avec suffisamment d’ intelligence pour que cela devienne universel. On rit beaucoup, on est ému aussi avec Babou, ses sacrifices et ses kilos en trop- formidable Valérie Benguigui, ou Guillaume de Tonquedec- rappelez vous Monsieur Lepic dans l’ irrésistible série télé Fais pas ci, fais pas ça– lorsqu’ il parle de son histoire d’ amour avec…Pour le savoir allez voir ce film, cela vous fera du bien en dépit de quelques petites longueurs vu que tout se passe dans la même pièce- chapeau  au décorateur, et surtout ne soyez pas en retard , la scène d ouverture est un régal…

LM

Imprimer