28 février 2012

Ce qui est bien avec les vacances, c’ est que les enfants peuvent dormir. Hiverner comme nous autres mammifères devrions tous le faire au lieu de courir les récompenses, Victoires, Césars et autres Oscars, quoique là-bas, à Los Angeles au moins, il fait chaud.

Ce qui est moins bien avec les vacances, c ‘est qu’ il faut les occuper! La station immobile dans un parc ou pour les plus chanceux sur une plage étant quelque peu difficile à tenir avec le froid, c est souvent l’ écran de télévision qui sauve grands parents épuisés, filles au pair en mal de chat ou skype avec leurs copines restées au pays ou mères à court d’imagination. Direction alors le supermarché où grâce aux chinois, le lecteur de DVD est désormais au même prix que le disque que l’ on peut y mettre! Tokaï, 19 euros 95, sans les piles, faut pas exagérer quand même. Vient ensuite le choix de ce qu’on va y mettre; un enfant, une envie, deux enfants, deux envies, etc…De quoi se battre et finir avec un plouf plouf en espérant que le perdant ne vous en voudra pas jusqu’à sa majorité. Autre risque, « on l ‘a déjà vu » – bah, oui, forcément!. À quand le DVD capable d auto- inventer une histoire? Que la fin soit différente à chaque fois? Que le méchant soit un coup gentil et vice et versa? Pas facile en tous cas d ‘ échapper aux voix débiles qui font souvent le délice de nos enfants. Un remède:le casque, non pour écouter, mais justement ne pas entendre. Tranquillité garantie, pour observer le feu de cheminée ou tenter d’avancer dans le dernier roman de Le Clézio. Deux chapitres tout au plus, les DVD sont courts et les livres du prix Nobel, denses et épais. Déjà, ils ouvrent une nouvelle boite- vide. L ‘ affaire devient vitale, les cris redoublent. La promesse n’est pas tenue. C ‘était mon préféré -évidemment. On cherche, rien n’est rangé, on tente un autre, sans succès. La tension monte, ouf , en voilà soudain un qui fera l ‘affaire, le calme revient jusqu’au moment où le chevalier va sauver la princesse; l ‘image se fige-avance rapide, ralenti, play, aucun bouton ne redonne vie aux personnages. Nul miracle en vue. On songe alors, assailli par les hurlements,  que des générations entières d’ enfants ont grandi sans ces petits ronds argentés, que le centre aéré, ce n’était pas une si mauvaise idée et que par notre faute, les écrans sont devenus pour nos enfants, leurs compagnons préférés. De quoi culpabiliser ou jouir de  ces instants précieux de liberté…

Par Laetitia Monsacré

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