18 novembre 2016
Hidalgo, vos poumons lui disent merci

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Cela n’avait pas échappé aux Parisiens: depuis la fermeture des voies sur berge, le centre de Paris est devenu un gigantesque amas de voitures polluant les rues adjacentes que ce soit rive gauche ou rive droite; rue Reaumur, les terrasses sont désormais infréquentables et boulevard Saint Germain, piétons, enfants sortant de l’école et tous ceux qui ont encore les moyens de vivre intra-muros  doivent désormais slalomer entre camions et pléthore de pauvres banlieusards qui ne demandent qu’à rentrer chez eux. Sans compter les temps de parcours qui, sur ces deux axes ont augmenté de 30 à 80 % selon les heures tandis que d’autres rues plus éloignées, comme la rue de la Convention ont vu leur traffic augmenter de 25%. Voilà les chiffres édifiants révélés il y a deux jours par un rapport commandé par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France; lequel confirme par ailleurs que les effets vont bien au delà des quartiers fréquentés par les touristes ou les bobos. Car, c’est jusqu’à Vélizy ou Créteil que la volonté d’Anne Hidalgo d’offrir entre autres des tables de ping pong en sous sol dans le très bucolique tunnel des Tuileries, allonge quotidiennement le temps passé dans sa voiture. Le périphérique n’est pas en reste avec le soir et le matin, entre 20 à 25 % de temps passé en plus derrière son volant.

Hidalgo, le bio people

Quant à la pollution, aucune donnée n’est encore disponible, Airparif venant seulement d’installer ses appareils qui, n’en doutons pas, ne devraient pas montrer que Paris jouit d’une qualité d’air très recommandable. Anne Hidalgo qui rappelons-le n’a jamais remporté une élection-elle a même perdu dans le 15ème arrondissement, apparait ainsi bien peu consensuelle avec cette décision imposée à tous tout comme celle de confier la verbalisation du stationnement à des sociétés privées. Un an après ses selfies avec Leonardo di Caprio ou Robert Redford à l’occasion de la COP21, pas sûr qu’elle réconcilie les Parisiens avec cette gauche qui souffre tant au niveau de l’Etat. D’autant qu’en voulant bannir la voiture de Paris, elle ne propose à ce jour aucune alternative comme le montre son absence totale du traitement des deux roues dans la capitale;  espaces dédiés pris d’assaut-lorsqu’ils existent,  c’est à chaque fois la roulette russe que de se garer en espérant ne pas retrouver un petit papier vert sur son scoocter à moins qu’il ne soit tout simplement enlevé-marché ô combien lucratif pour la ville de Paris, qui se garde bien malgré l’explosion des immatriculations de deux roues d’aménager des espaces pour ceux qui renonceraient à leur voiture sachant que les coûts directs liés aux embouteillages (carburant et temps de travail) s’élèvent à 3,88 milliards d’euros chaque année en France. Alors, un mot d’ordre, tous en trottinette et en Velib, et tans pis pour vos poumons…

Par Laetitia Monsacré

 

 

 

 

 

 

 

Dans Paris, la piétonnisation a sérieusement congestionné le trafic. Celui-ci a parfois progressé de 51 % sur une partie des quais hauts, où se sont reportés en grand nombre les automobilistes depuis la fermeture de la voie basse. Ces derniers doivent alors prendre leur mal en patience avec neuf minutes de plus de trajet le soir, soit une hausse de 135 %. Sur le boulevard Saint-Germain, autre axe de report, le trafic a, sur certaines parties, fait un bond supplémentaire de 21 %, soit 7  minutes supplémentaires derrière le volant à attendre. Les experts soulignent aussi que d’autres rues, bien plus éloignées des berges, sont affectées par cette piétonnisation. C’est le cas de la rue de la Convention, dans le XVe arrondissement, où les riverains s’exposent à plus de 25 % de trafic routier supplémentaire.

Dans ces 61 pages de rapport où les chiffres se succèdent, l’observatoire relève que ceux qu’il produit traduisent globalement une dégradation bien plus forte que ceux communiqués par la Ville. «La Préfecture de police, qui suit aussi l’évolution, devra en tenir compte», souligne un spécialiste. Or, dans une première synthèse rendue il y a quelques jours, celle-ci a indiqué que ses propres analyses rejoignaient plutôt celles de la Ville de Paris qui rappelle que la Région n’a pas compétence en ce domaine. Contestant les données sur la banlieue, l’équipe d’Anne Hidalgo indique aussi que les chiffres dans Paris sont toujours en dessous des études d’impact.

Enfin, les experts ont questionné les services des urgences sur leur temps de transport. La plupart d’entre eux notent qu’ils arrivent en général une minute plus tard par rapport à 2015. Une minute précieuse, car elle équivaut à 10 % de perte de chances de sauver une personne victime d’un arrêt cardiaque. Pour finir, quelques données nouvelles sont fournies sur les nuisances sonores. Celles-ci ont été multipliées par deux, notamment la nuit, sur une partie des quais hauts. Mais le rapport ne renferme aucune donnée sur l’air, Airparif venant seulement d’installer ses nouveaux points de mesure.

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