Dommage que cela n’est pas été une bonne sauce au vin…Comme celui que l’on trouve ici, issus de ces vignes du Bordelais…En faisant appel au metteur en scène anglais David Alden, l’Opéra de Bordeaux, ravissant théâtre à l’italienne où autrefois les courtisanes étaient cachées derrière les grilles dans les coursives de l’orchestre, a fait un pari. Celui d’amener de la modernité dans cette opéra baroque de Haendel, Alcina, racontant les amours contrariés-forcément-de cette reine et de couples satellitaires. Autant le dire, l’histoire est difficile à suivre et sans grand intérêt, rejoignant ainsi le livret de Orlando Palantino de Joseph Haydn, donné récemment au Châtelet (voir article). Mais là où Nicolas Bouffe avait réussi à imposer ses délires, ceux de David Alden, hommes déguisés en gorille ou avec une tête de lion, gigantesques animaux empaillés, revue genre Folies Bergères (qui a beaucoup amusé ces monsieurs) ou une reine attifée comme une fille de joie-c’est les yeux fermés que l’on est bientôt contraint de suivre le spectacle. De quoi apprécier dès lors l’accoustique de la salle et les couleurs de l’orchestre, très visible avec une fosse surélevée, mené par Harry Bicket et les sopranos Elza van den Heever et Anna Christy, toutes deux merveilleuses, dans l’émotion pour la première et la virtuosité pour la seconde. Isabel Leonard est tout aussi remarquable à l’image de cette distribution particulièrement heureuse. Dommage ainsi pour les décors et les costumes de ce qui aurait pu être un très beau spectacle et que le public très bourgeois a plutôt bien accueilli, semble-t’ il plus clément que celui de Paris…
LM
Grand Théâtre de Bordeaux-19h30 jusqu’au 13 mai