2 mai 2012
Grand Palais / Sir Helmut Newton

« Je ne suis qu’un sbire…« Fausse modestie ou lucidité extrême pour un artiste dans le business de la mode? Toujours est-il que revoir et découvrir certaines des photos de ce grand photographe mort en 2004 à Los Angeles est une façon royale de radioscoper les trente dernières années. C’est à douze ans avec son premier argent de poche que le jeune Helmut, juif allemand,  achète un appareil photo. Première salle au premier étage de la nef du Grand palais, les années 70-premières photos de mode. Et là, on est saisi par la créativité avec des montages d’une inventivité rare, pleine d’humour et très originale-de quoi le faire virer par la rédac chef de Vogue à l’époque qui doit toujours s’en mordre les doigts. « Une bonne photographie de mode doit ressembler à tout sauf une photographie de mode ». Alors, l’objectif devient celui d’un portraitiste, d’un paparazzi ou d’un touriste. Newton recrée l »a Mort aux trousses » de Hitchcock pour Vogue, ou tel Sargent, fait en 1980 ses célèbres portraits de pied, des nus triomphants (il en fera 21 au total) inspirés par des photos d’identité judiciaire de terroristes allemands. Le nu, voilà sa grande passion: « je suis un voyeur professionnel; je suis très attiré par le mauvais goût plus excitant que le prétendu bon goût qui n’est que la normalisation du regard.  » Dernière salle, les portraits . Un jeune garçon demande à son père devant la photo de Margareth Thatcher « c’est qui elle? « , Le Pen Père entouré de chiens rotweillers, l’agha Khan tenant une mappemonde. Une vidéo est à découvrir dans une trop petite salle: Cindy Crawford est là toute en jambes et sex appeal, descendant la Piazza di Spagna à Rome. « Je montre aux filles ce que je veux et si elles sont intelligentes, elles le comprennent tout de suite. » Il explique alors comment il travaille,  avec un équipement très simple, prenant très peu de photos car tout a été déjà imaginé lors de ces siestes. Sa femme June commente : »la seule fois où j’ai été inquiéte c’est lorsqu’il s’est mis à faire des fleurs mortes! » Car les femmes, Helmut les a adorées, photographiant les plus belles  à une époque où » elles avaient encore du poil entre les jambes  » a pprecié un visiteur sur le livre d’or. Beaucoup y regrettent de ne pas avoir eu assez d’explications ou de lumière et que cela coûtait trop cher. Car ce ne sont que des photos, n’est-ce-pas?…

LM

Au Grand Palais Jusqu’au 30 juillet 2012

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