« Je recherche la perfection dans la forme. Je fais cela avec les portraits, les bites et les fleurs. » Vous devinerez aisément lesquelles des trois sont visibles dans la salle interdite aux moins de 18 ans, protégée d’ un rideau façon back room dans la galerie haute du Grand Palais. Après Depardon et Helmut Newton, c’est donc l’américain Robert Mapplethorpe qui a les honneurs de la capitale parisienne, avec 250 clichés tandis que de l’autre côté de la Seine, une autre exposition au Musée Rodin présente son travail en parallèle avec les oeuvres du sculpteur. Voilà qui est bienvenu tant l’art de cet artiste né dans une famille catholique pratiquante et mort du SIDA à 42 ans en 1989, fut avant tout celui d’un sculpteur des corps avec la lumière, n’excluant pas la pornographie. Première rétrospective en France depuis sa mort, le Grand Palais fait une fois encore totalement l’impasse sur les explications quant à la technique ou le travail de ce photographe. On en est réduit à se croire dans une galerie où les clichés se succèdent par thème- révolutionnaire l’accrochage!- avec un espace à l’entrée de plus en plus important et incontournable au sens propre du terme, dédié à la vente de catalogues, tee-shirts et autres gadgets; le merchandising à la place du didactique et le musée qui devient une boutique ouverte même le dimanche, à toutefois 12 euros l’entrée pour une unique salle. A ce prix là, préférez le Louvre…
AW
Robert Mapplethorpe au Grand palais jusqu’au 13 juillet 2014