30 janvier 2013
Gigi, du beau jeu mais gare aux yeux…

 « Au lieu de se marier déjà, il arrive que l’on se marie…enfin! » Colette a écrit Gigi en 1944, année où elle fut admise à l’Académie Goncourt, seule femme au milieu des jurés hommes (il n’y en a que trois sur dix membres aujourd’hui…)…Féministe de fait, elle raconte avec ce personnage de Gilberte-dite Gigi, jeune parisienne de quinze ans entourée de demi-mondaines-s’inspirant sans doute de Sarah Bernhard- toute une époque où l’on formait des jeunes filles, croqueuses de diamants pour le bon plaisir de leurs heureux « mécènes »-des rentiers oisifs.  Comme Gaston, le « tonton » de cette si fraiche et  spontanée  jeune fille que joue à la perfection Coline d’Inca-découverte dans Plus belle la vie- après Audrey Hepburn, Leslie Caron ou encore Marie-Sophie L. C’est en effet une partie de la distribution de la série marseillaise qui est « montés » à Paris pour assurer avec talent cette pièce où les bons mots fusent « le soin du bas du corps, c’est la dignité d’une femme », « Mieux vaut un joli passé qu’un vilain présent ». Heureusement, car cette histoire où l’on veut imposer à cette pauvre jeune fille un homme qui va lui « faire un sort » dans un lit, est pour le moins sordide dans l’idée et douloureusement actuelle pour des millions de femmes musulmanes ou autre dans le monde. Mais, ici tout finira bien dans une mise en scène « de boulevard » qui devrait en contenter plus d’un malgré des décors et des costumes-pauvre mère de Gilberte…-qui en feront sans doute fuir d’autres…Dommage, Colette et les acteurs méritaient mieux.

LM

Gigi de Colette au Théâtre Daunou à 21heures jusqu’à juin 2013

 

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