C’était l’époque bénie où l’on pouvait fumer partout et où l’on demandait des autographes au lieu des selfies. Au dîner de gala couronnant le roi Borg-« Iceberg » qui l’emporta contre Mac Enroe-« Superbat », on ne peut s’empêcher d’y songer. Sa victoire faisait de lui en 1980 le maître absolu sur gazon avec cinq victoires à Wimbledon, dont la finale qui les opposa fut décrit comme match du XXeme siècle-déjà il y a près de 50 ans. C’est ce combat de lions qu’a choisi de montrer avec brio le réalisateur danois Janus Metz dans Borg Mac Enroe, confirmant par ce film haletant comme le cinéma français est à la peine. Avec une Maryline totalement déprimante et inutile ( les critiques dans la presse sont pourtant élogieuses), le second film de Guillaume Galienne n’a que le mérite de faire découvrir aux cinéastes la formidable sociétaire de la Comédie française, Adeline d’Hermy.
Mais revenons au tennis avec ce Borg MacEnroe qui est un bonheur pour le spectateur et sans aucun doute sera le nirvana pour les joueurs de tennis. Ils seront éblouis par les scènes de match entre un Borg campé par Sverrir Gudnason, troublant de ressemblance et un Mac Enroe moins ressemblant mais auquel Shia La beouf donne à voir toute la rébellion. « Une massue contre un talon aiguille », le montage et les dialogues font mouche; on découvre comment Borg était lui aussi irritable lorsqu’il était jeune puis par la suite ses superstitions avant chaque match. Comment il testait en marchant dessus le cordage de ses raquettes, tandis que Mc Enroe, le gaucher était l’enfant terrible, surdoué en maths. « un point à la fois », Borg l’emportera cette année là mais mettra fin à sa carrière l’année suivante. Il avait 26 ans.
AW