16 mai 2012
Foster, d’air et d’acier

Depuis Michael Moore, les documentaires ont désormais toute leur place sur les grands écrans, avec plus ou moins de bonheur et de succès sachant qu’ils ne bénéficient pas d’un tarif réduit…Dix euros pour ne pas avoir d’effets spéciaux ni de stars ou d’histoire, il faut que le sujet et la réalisation tiennent sacremment la route. Cela arrive de plus en plus souvent comme récemment Solutions locales pour désordre globale de Coline Serrault ou « Je suis venu vous dire « sur Gainsbourg. Cette semaine de disette cinématographique en raison de Cannes, sort « Norman Foster, quel est le poids de votre immeuble? « , une sorte d’Empreinte(série inspirée diffusée sur France 5).  L’occasion de revenir sur les réalisations d’une beauté halllucinante de cet architecte anglais à la précision extrême dans son allure comme dans ses dessins.  Le viaduc de Millau devient une majestueuse et  immense accrochée dans les airs filmée par une caméra inspirée. Depuis ses débuts dans un appartement qui devenait un studio quand les clients arrivaient, Norman Foster a su creuser son sillon, en débutant dans les constructions industrielles, considérant qu’un ouvrier méritait autant de considération que son patron. Son implication dans l’environnement est ainsi très forte comme avec cette ville nouvelle Masdar en plein désert, projet digne de Chandigar de Le Corbusier avec la volonté d’atteindre un bilan carbone zéro. « More with less-Plus avec moins », toute l’architecture de Foster est dans l’économie avec des lignes d’une pureté absolue comme ces sillons que laissent les skis dans la neige, ou ceux des avions dans le ciel-deux de ses passions. Le stade Wembley à Londres, Le Reichstag à Berlin, la tour HSBC à Hong Kong, sa dernière grande oeuvre-le plus vaste bâtiment jamais construit au monde est à Pékin, un aéroport dont il s’est fait la spécialité. Il y  a respecté la culture chinoise avec cette belle forme de dragon assoupi et appliqué les techniques modernes. Le  documentaire revient également sur cette force de caractère de cet homme que l’on donnait mort à cause d’un cancer et  qui, a 70 ans en parait dix de moins, marathonien en ski de fond, pilote capable de commander un gros porteur et visionnaire ô combien conscient du défi de faire des villes intelligentes pour cette urbanisation galopante qui poussera de plus en  plus les hommes dans les villes et qu’il  faudra donc bien loger. Alors, cela vaut-il le déplacement? Oui, pour la grâce des images magnifiques rendant compte de ses réalisations, sans doute non pour ce que l’on vient chercher en allant au cinéma: une histoire. Voilà en tous cas un beau documentaire qu’Arte diffusera sans doute un jour ou l’autre…

 

LM

Articles similaires