10 décembre 2012

Pouvoir, domination, frustration, oppression… C’est sur la scène du Théâtre des Mathurins que la Compagnie Interface laisse paraitre tous ces sentiments au travers de leur nouvelle création Shabbath, mise en scène par les danseuses-chorégraphes Stéphanie Boll et Géraldine Lonfat ainsi que le compositeur André Pignat. Trois artistes sur scène pour exprimer à la fois l’intolérance que peut avoir notre génération sur les générations passées mais aussi la place de chaque individu dans la société. « Faire vibrer les cœurs », c’est le souhait de cette compagnie créée en 1990 dont la démarche s’appuie sur un langage commun à deux univers différents.

Une mise en scène troublante

Une scène plongée dans l’obscurité sur laquelle on perçoit difficilement une femme en blanc aux traits peu apparents mais effrayants, ses mouvements étant dirigés par des sons extrêmement perturbants… C’est ainsi que débute cette représentation où s’ensuivent différents tableaux, parfois énigmatiques, représentant les figures du dictateur, du suiveur et du révolutionnaire. Les lumières ternes ainsi que les musiques à la fois singulières et oppressantes permettent de souligner la justesse de cette mise en scène. Les mouvements des deux danseuses contemporaines sont d’une effroyable sensibilité. Quant au ténor, Nicolas Gravier, il ajoute un aspect bouleversant à la démarche exploitée. Malgré un léger manque de clarté au sein de l’intrigue, la qualité artistique est incontestable et touchera sans aucun doute les adeptes de danse contemporaine.

Par Léa Hassid

Shabbath au Théâtre des Mathurins jusqu’au 17 décembre 2012

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