14 avril 2013
Entre classicisme et modernité

Deux heures sans entracte, c’ est long. Difficile sur cette durée de parvenir à ce que le temps soit comme suspendu avec une chorégraphie datant de 1975 sur cette Troisième symphonie de Mahler de l’américain John Neumeier et qui a quelque peu vieilli même si certains tableaux-à l’origine imaginés pour des solistes- demeurent traversés par une incontestable grâce. Le premier, L’éveil de Pan, l’été arrive offre ainsi la vision de danseurs hommes évoluant tels des demi-dieux à l’ image de Karl Paquette ou de Stéphane Bullion, lequel est éblouissant de maîtrise et de présence. Puis les danseuses arrivent  avec des portés un peu laborieux tout comme la direction d’ orchestre. Il faut attendre l’ arrivée d’Isabelle Ciaravola pour à nouveau retrouver cette magie que le chorégraphe avait si bien su créer dans sa Dame aux camélias. Elle y est tout simplement majestueuse dans son justaucorps rouge carmin, évoluant au milieu du corps de ballet. Quant à Eleonora Abbagnato, tout juste nommée étoile,  elle compose un très beau trio avec à nouveau Karl Paquette et Stéphane Bullion dans le 4ème mouvement Ce que me conte l’homme sur la voix de la mezzo-soprano Aline Martin, accompagné par des choeurs d’enfants, mêlant à la pureté des mouvements celui de la musique de ce compositeur fétiche de Neumeier, lequel a créé pas moins de dix chorégraphies sur sa musique dont la célèbre Cinquième symphonie désormais indissociable du film Mort à Venise.

LM

Troisième symphonie de Gustav Mahler par John Neumeier jusqu’au 12 mai 2013

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