29 octobre 2012
Enfin à Paris !

Londres, Vienne, New York, voilà cinq ans que cette Fille du régiment se ballade, sans faire halte à l’Opéra de Paris, quatrième coproducteur pourtant de cette nouvelle mise en scène de Laurent Pelly qui nous plonge dans l’univers des poilus de la grande guerre. Autre star actuelle de la mise en scène avec Olivier Py, Stéphane Braunschweig ou Robert Carsen, c’est surtout dans le registre comique qu’il s’est fait connaître avec un génial Platée ou ses Offenbach à Lyon et au Châtelet, sous la baguette revigorante de Mark Minkowski.
Histoire d’une orpheline adoptée par un régiment, ses « papas », qui en ont fait sa ménagère, l’opéra-bouffe de Donizetti n’est pas avare de cette veine absurde et parodique qui lui réussit si bien. Adaptés par sa comparse de toujours, Agathe Mélinand, les dialogues ménagent un humour réjouissant comme l’arrivée de Tonio sur son char ou surtout le début du second acte, l’entrée de l’impayable Duchesse de Crakentorp après un dépoussiérage chorégraphié par Laura Scozzi, autre fidèle de longue date, aussi drôle que la musique, un pastiche de menuet compassé.
Et ce n’est pas le casting de la création londonienne qui fera barrage au franc succès que connaît le spectacle depuis cinq ans. Même si sa voix n’est plus d’un éclat aussi constant, Natalie Dessay reste une Marie idéale d’exubérance, aux côtés du timbre d’or de Juan Diego Florez, avec ses aigus d’une santé insolente – neuf dans le célèbre morceau de bravoure « Ah mes amis ». Cinq minutes d’applaudissements à la fin de l’air le soir du gala de l’Arop et même un bis le soir suivant-du jamais vu à Bastille. Preuve que le CAC 40 s’arrête parfois de compter et que l’homme a su conquérir son public…

GL

La Fille du régiment, à l’Opéra Bastille, jusqu’au 10 novembre 2012


Et voilà Juan diego Florez dans un récital « Ah mes amis… »

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