1 juillet 2012
Encore et toujours Bob

Il n’était pas besoin d’attendre la reprise d’Einstein on the beach pour mesurer à quel point Robert Wilson est devenu un incontournable de la mise en scène d’opéra. Son Pelléas et Mélisande, créé pour le festival de Salzbourg en 1997 et rentré dans la foulée au répertoire de l’Opéra de Paris en témoigne. Au point que le bleu symboliste dans laquelle baigne le drame de Maeterlinck et la musique de Debussy ont traversé les Pyrénées – sur la scène du Teatro Real de Madrid au début de la saison, puis au Liceu de Barcelone en cette fin de juin.
Après la reprise triomphale en mars dernier à la Bastille, sous la baguette épurée de Philippe Jordan, où des réminiscences de Parsifal se laissaient deviner, c’est le directeur musical de la maison catalane, Michael Boder, qui anime les tableaux nocturnes et marins de l’ouvrage, cernés ici par une eau orchestrale plus colorée et plus dense.
Egalement de haute tenue, la distribution privilégie des interprètes confirmés, comme le Golaud de référence de Laurent Naouri, parfois crépusculaires à l’instar de John Tomlinson en Arkel, le grand-père. L’innocence de Mélisande subit quelques stridences de la part de Maria Bayo, tandis que Jean-Sébastien Bou reprend le rôle de Pelléas qu’il avait chanté pour le centenaire de la création de l’opéra à Favart en 2002 puis à Moscou sous la direction de Mark Minkowski et dans la mise en scène d’Olivier Py.
Réduite à l’essentiel, cette reprise confirme l’intemporalité de la production de Wilson. C’est à cela même que l’on reconnaît les classiques.

G C

Pelléas et Mélisande, Teatro del Liceu, Barcelone, jusqu’au 7 juillet 2012

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