La question des migrants vu par Haneke est loin d’être traitée avec la poésie de Kaurismaki. Dans le dernier film du réalisateur autrichien, Happy End, boudé il n’est pas coutume à Cannes, on souffre de ces plans qui semblent tout en lenteur n’aller nulle part; la froideur d’accord mais il faut quand même penser un minimum au spectateur qui peine à lire des écrans d’ordinateur ou des films tournés sur smartphones dont on ne comprend rien. Bref, ses bourgeois de Calais laissent de marbre tout comme Isabelle, jouée par Juliette Binoche dans le dernier film de Claire Denis. On cherche le beau soleil intérieur chez cette mère divorcée qui accumule les aventures avec des plus paumés encore qu’elle. Les hommes y sont tantôt des salauds-l’avocat- tantôt des insupportables indécis comme le comédien joué par Nicolas Devauchelle qui gravitent autour de Juliette Binoche qui, de tous les plans, n’est pas vraiment à son avantage. Et de regretter devant ces deux films de ne pas savoir faire comme les américains de jolies comédies dramatiques comme Mary de Marc Webb, qui raconte le combat d’un père pour éduquer normalement sa petite fille surdouée. Au moins y a t’il ici un scénario ce qu’a confirmé son prix du Public au dernier Festival du Film américain de Deauville…
AW