Alors il est comment le dernier Woody Allen? Irradié par la blondeur et la présence de Cate Blanchett qui est de quasi tous les plans, il se dégage après les opus précédents et fort légers du réalisateur américain chouchou des Européens, un réel malaise à assister dès les premières images à cette femme sous anti-dépresseurs qui tente de survivre, armée de son sac Hermès qu’elle porte tel un bouclier et lestée de ses valises Vuitton alors qu’elle se retrouve parachutée dans la vie bohème et cabossée de sa soeur, dans un autre genre tout aussi paumée. Inspiré de l’affaire Madoff, Woody Allen a choisi avec Blue Jasmine de montrer sur le ton de la comédie tragique « l’après » et comment une riche femme écervelée, Jasmine/ Jeannette essaye de se relever en donnant à voir un tableau terriblement clivé. Sans doute est-ce la facilité et la faiblesse du film: que l’une reste dans la superficialité absolue tandis que l’autre soit dans la beaufitude totale. Et qu’aucun des personnages n’évolue ou ne semble établir une relation, aussi vides les uns que les autres. Ainsi tout comme les vodkas Martini que cette femme déclassée passe son temps à réclamer, le film fait l’effet d’un cocktail pas désagréable mais sitôt bu, sitôt oublié….
AW