16 février 2013
Donizetti en VF

Donizetti en français, cela semble saugrenu. Et pourtant, comme Rossini quelques années plus tôt, le compositeur italien a cédé au XIX ème siècle aux sirènes de l’Opéra de Paris, l’une des grandes places lyriques de l’époque avec  La Favorite, une commande que la Grande Boutique fit au maître du bel canto. Comme souvent dans ce répertoire, ce n’est pas pour la qualité de l’intrigue – une histoire de valeureux soldat humilié d’avoir été marié à la femme qu’il aimait mais dont il ignorait sa qualité de maîtresse du roi – mais bien pour les mélodies et les voix que l’on vient. Et de ce côté-là, passé un premier acte un peu froufroutant, l’on est servi – parmi les plus connus, l’air du roi « Leonor, viens j’abandonne » au deuxième acte, « Venez cruels » de Leonor au troisième ou enfin, « Ange si pur » de Fernand, l’amoureux trompé qui finit par pardonner. D’autant que les interprètes se montrent à la hauteur. Le français de Marc Laho, Fernand, est impeccable au point de rendre les surtitres superflus. Annoncée convalescente, Alice Coote, Leonor, n’en porte pas les stigmates, pas plus que la délicieuse Inès de Judith Gauthier. A côté de l’insolent Don Gaspar campé par Loïc Félix (que l’on avait entendu à Genève dans Les aventures du Roi Pausole), Ludovic Tézier semble subir quelque trac. Belle direction également de Paolo Arrivabeni – excellent connaisseur de ce répertoire. On oubliera en revanche la mise en scène presqu’inexistante et frôlant en quelques occasions-notamment les choeurs qui se mettent à sautiller- le ridicule de Valérie Nègre. Mention toutefois spéciale pour les magnifiques lumières de Bertrand Couderc qui transforme un décor assez design et bourgeois en tableaux inspirés et vibrants.

GC

La Favorite, Théâtre des Champs Elysées, jusqu’au 19 février 2013

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