14 juin 2018
Don Pascale, drôlissime bel canto

« Un mari regarde et se tait ». Les rires furent un peu pincés au sein du public très bourgeois de l’Opéra Garnier lorsque Nonita-servie par la fougue exceptionnelle de l’américaine Nadine Sierra-se transforme en mégère non apprivoisée face à son pauvre mari, Don Pasquale qui pensait avoir épousé une nonne docile. Cet opéra de Donizetti qui n’est pas sans rappeler le livret du Barbier de Seville de Rossini est un régal même s’il déconcerte quelque peu au début dans la mise en scène de Damiano Michieletto avec ce toit en néon assez agressif mais finit par convaincre tant le jeu des chanteurs est vif et endiablé. Un plateau vocal impeccable avec l’italien Michele Pertusi-parfait en Don Pasquale et Lawrence Browmiee en Ernesto sert admirablement ce drama buffo datant de 1843 et que le compositeur italien aurait écrit en onze jours. Un dispositif vidéo achève de donner de l’humour et un sacré coup de jeune à la salle Garnier dont le public fut à juste titre conquis malgré le déluge de pluie auquel il avait du faire face pour venir écouter cet opéra rarement donné à Paris, en dépit d’une partition des plus plaisante et qui n’excède pas deux heures- la chose est rare…

LM

Don Pasquale de Donizetti, Opéra Garnier jusqu’au 12 juillet 2018, reprise la saison prochaine

 

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