25 novembre 2012
Dis quand reviendras-tu?

Il est très difficile de trouver une photographie en couleur de Barbara sur internet. Comme si elle devait être à jamais en noir et blanc, elle qui fut pourtant si moderne, parlant du sida, ou du démon de midi « j’ai plus de ton âge mais c’est bonheur de te regarder » dans ses dernières chansons …Quinze ans déjà que la longue dame brune s’en est allée un jour de novembre. Un hors série Télérama, un disque hommage par la chanteuse Daphné, un spectacle au théâtre du Gymnase par Marie Hélène Féry, les hommages se succèdent compensant son absence sur les ondes. « Chanter sa vie comme d’autres prennent le voile », Nicolas Maupied n’a pas tort lorsqu’il résume ainsi la carrière de celle qui se définissait juste comme « une femme qui chante« . Son documentaire Un beau jour Barbara, diffusé sur France 5 a choisi avec quatre jeunes chanteuses, Camille, L, Olivia Ruiz et la Grande Sophie, de revenir sur celle  » qui fait partie de ces gens qui vous disent « soyez vous même ». Quiconque l’a vue sur scène garde le souvenir d’un abandon total et d’une communion à laquelle aucun autre artiste n’est depuis parvenu. 1993, son dernier Châtelet, la salle pleine à craquer, debout pour la soutenir; la voix se déchire mais quelle présence depuis que la petite Monique, son vrai prénom a appris toute seule le piano sur celui que son père a loué. Un père incestueux qui fuira un jour, le piano devra être rendu. La fêlure date sans doute de là, le Mal de vivre aussi. Elle le soignera avec ce public, Sa plus belle histoire d’amour, qu’elle mit tant de temps à « trouver », mais qui dès ce soir de septembre en 1965 à Bobino ne devait plus la quitter. « S’il ne devait rester qu’une chanson ce serait celle là » disait-elle. Peu d’interviews existent, elle se livrait rarement, réfugiée dans sa maison de Précy et ce jardin de là, où elle disait:

 » Bien sûr, un jour,
je m’en irai d’ici, Plus loin,
Là-bas, vers un autre pays,
Mais, si je peux vouloir quelque chose,
Oh, j’aimerais savoir que fleurissent mes roses,
A ciel ouvert

Pour ceux qui s’aiment. « 

Tout ce qu’elle avait à dire, elle le faisait à travers ses chansons, refusant la promotion et le système. Elle n’en avait pas besoin, restant ainsi une artiste comme aujourd’hui il n’en existe plus…

Par Laetitia Monsacré

Articles similaires