5 février 2014
Diamonds et autres best friends

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« Cartier, ce magicien qui fait tenir de la lune en morceaux sur du soleil en fil ». Il est certain qu’avoir Cocteau comme plume, c’est mieux qu’un rédacteur de dossier de presse… Alors que l’exposition au Grand Palais (fort complète mais sans aucune créativité) actuellement consacrée au célèbre joaillier de la rue de la Paix s’achève dans dix jours (lire article), Arte revient dans La petite boîte rouge sur l’histoire de la maison qui a débuté dans une » échoppe ressemblant à celle d’un brocanteur. » On y renoue avec  la Cour de Napoléon III, l’aristocratie française et russe qui seront très vite séduites par cette famille Cartier qui, en marge du mouvement Art déco, s’inspire alors plutôt du XVIIIème siècle. De quoi satisfaire les courtisanes comme la belle Otéro, dont l’entretien ruineux est alors une obligation pour tout bourgeois qui se respecte ainsi que tous les monarques européens. Retour également sur le métier de joaillier avec le dessin tout d’abord, puis la mise en 3D sur cire, le sertissage, etc… Mais Cartier est également un inventeur en étant le premier joaillier à recourir  au platine et à créer une montre poignet pour l’aviateur Santos. Et tandis que la couleur arrive avec les ballets russes, la maison devra beaucoup à une femme Jeanne Toussaint « la panthère », rencontrée par Louis Cartier en 1914 et qui sera à défaut d’être sa femme, une des grandes inspiratrices de la maison. Le documentaire s’amuse également d’anecdotes comme celle de cette Américaine qui échangea son immeuble new-yorkais contre un double rang en perles ou du général de Gaulle qui trouva refuge en 1940 dans la boutique Cartier de Londres (et y aurait rédigé l’appel du 18 juin).

Des diadèmes aux briquets

On y apprend également que Tiffany acheta les joyaux de la couronne française à moindre prix – ce qui lança sa maison – ou que les maharadjahs, apportaient des caisses entières de pierres précieuses pour se faire réaliser des bijoux. Mais ce qui frappe surtout à travers ce 52 minutes, c’est la réactivité de cette maison qui, avec la crise de 1929, inventa le bijou transformable ou les « musts » – briquets, maroquinerie dans les années 1970, ne cessant de suivre les mouvements, comme lorsqu’elle envoyait ses créateurs au jardin des Plantes pour dessiner lions, tigres et panthères afin de suivre le mouvement naturaliste. Enfin, il y a bien sûr les clients Cartier: Lauren Hutton, Grace Kelly, Elizabeth Taylor ou la duchesse de Windsor; autant de riches qui complètent ce patchwork sans doute un peu trop « brand content » mais tout à fait regardable.

LM

La petite boîte rouge, diffusé sur Arte le dimanche 9 février à 17 heures 35

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