10 décembre 2013
Dialogues de carmélites au Théâtre des Champs Elysées, une vraie merveille

A en avoir mal aux mains d’applaudir. Voilà longtemps que le Théâtre des Champs Elysées n’avait pas donné un opéra aussi remarquable, parfaitement fait pour cette salle, et associant une distribution de rêve – Anne-Catherine Gillet a remplacé Sandrine Piau dans le rôle de Constance avec une rare évidence- à une mise en scène vertigineuse de pureté et de beauté. Associant une distribution de rêve – Anne-Catherine Gillet a remplacé Sandrine Piau dans le rôle de Constance avec une rare évidence- tandis que Patricia Petibon, laquelle avait été Constance dans une production ratée à l’Opéra Bastille en 2004, une salle bien trop grande pour cet opéra intimiste, offre toutes les belles couleurs de sa voix qui s’impose avec évidence-elle vient d’ailleurs de sortir un album où elle ne chante que Francis Poulenc. Véronique Gens est, elle, toujours aussi belle, prêtant sa voix de soprano à la Mère Supérieure et succède à Rosalind Plowright, dont la prestation, accrochée à un lit dans les airs, restera dans toutes les mémoires.

Une mise en scène touchée par la grâce

Chaque tableau avec une lumière on ne peut plus inspirée- le graphisme des quatre volets muraux composant une croix ou s’ouvrant sur les arbres et la lumière crue de l’extérieur, Olivier Py (qui avait un peu déçu dans sa mise en scène de Alceste donnée en novembre 2010 à Garnier) a été visiblement touché par la grâce-en bon mystique qu’il est- par ce Dialogues des carmélites. Il a ainsi créé des effets à la fois originaux et qui paraissent évidents comme la scène de la crèche de Noël, avec des stries lumineuses pour évoquer les barreaux de la prison; et d’accompagner Blanche, la novice, dans cette « voie du détachement », que Francis Poulenc imagina en 1957 et dont le jeune chef d’orchestre Jérémy Rhorer livre une fort belle version. Le final avec le chœur des soeurs, « Salve regina » , scandé par le bruit du couperet de la guillotine, les religieuses tout de blanc vêtues s’élevant comme dans anges vers les étoiles, achève cet opéra dont il ne reste que cinq dates avec des billets qui seront très durs à trouver…

Par Laetitia Monsacré

Dialogues des Carmelites au Théâtre des Champs Elysées, jusqu’au 21 décembre 2013

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