30 janvier 2013
La Culture vovage au risque de se perdre un peu…

« Faire de la culture un grand voyage »… Patrick de Carolis n’aura pas tenu bien longtemps loin de l’antenne. Sept ans après avoir lancé le principe du toujours impeccable Des Racines et des Ailes, l’ancien président de France Télévisions, revient en scène cette semaine dans Le Grand Tour– quatrième épisode de cette série qui,  en deux heures, vous mène aux quatre coins de la planète avec un fil conducteur.  Cette fois, il s’agit de la route du sucre, voyage qui le conduit de Venise au Brésil pour finir au château de Versailles.  Comme  Stéphane Bern , il se met en scène pour « incarner » – maître-mot à la télévision actuellement;  silhouette élégante, cheveux poivre et sel, il se promène dans les rues de la sérénissime, nous expliquant l’origine de sa richesse au  XVIIème grâce au commerce. Le roi de France  Henri III y aura droit à un banquet tout en sucre- l’odeur de chameau en moins et le soir venu, à une courtisane, lesquelles toujours très cultivées portaient déjà des chaussures plate-forme, ancêtres de nos chaussures compensées. On y apprend aussi que le blond vénitien était obtenu pour les riches, avec du jus de citron et du safran et pour les pauvres, de l’ urine de chat…Et que le fameux masque de carnaval avec un long nez fut inventé par un médecin français pour y mettre des herbes permettant d’approcher les malades atteints de la peste.

Bahia et ses beignets pour les hommes et les dieux

Puis c’est le Brésil, Bahia et ses 165 églises , » la Rome noire », ses religions, ses saints et ses dieux qui ont droit à des beignets. Les couleurs sont ici bien différentes, avec la plage, le soleil, les cariocas et le pain de sucre…La  visite continue, façon  » guide vert » Gallimard;  on parle du pays mais aussi des écrivains qui en ont le mieux parlé comme Jorge Amado ou l’ont chanté à l’image de Gilberto Gil et sa girl from Ipanema.

Retour enfin en France, avec Louis XIV qui met le sucre à l’honneur pour surprendre et assurer son propre « marketing » avant l’heure avec de somptueuses fêtes; visite de la galerie des Glaces, son plafond peint par Lebrun, les grands appartements avec la cérémonie du grand couvert et la naissance de la gastronomie française…comme la crème brûlée mais aussi le champagne, de quoi apprendre que Don Pérignon était à l’origine un…moine. Vous l’aurez compris on apprend ici beaucoup de choses sur un mode ludique avec vues aérienne, experts interviewés- mais pas trop longtemps, musique pompeuse, exotisme, paysages de cartes postales, le programme est assurément calibré pour le « prime time »… au risque d’un « melting pot » un peu tiré par les cheveux, trop riche et parfois indigeste. Reste qu’à l’arrivée,  le spectateur aura voyagé, appris et vu de très belles choses. Voilà qui, à 20heures 30 est plus qu’honorable…

AW

 

Le Grand Tour, présenté par Patrick de Carolis le mercredi 30 janvier à 20 heures 45 sur France 3

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