7 janvier 2013
Des Renoir par milliers

Voilà un film qui ne manquera pas d’être cité aux Césars techniques…Décor, costumes, lumières, musique d’Alexandre Desplat -du bel ouvrage pour un plaisir esthétique à s’offrir deux heures durant. Alors bien sûr, le rythme est lent comme une après midi qui s’étire en été en Provence mais le jeu des acteurs- Michel Bouquet et Christa Théret « un vrai petit Renoir »– est impeccable, les dialogues aussi entre ce « patron » au corps qui le lâche mais veut continuer à peindre surtout avec ce modèle « au velouté de peau de jeune fille ». Et comme « la douleur passe, la beauté reste », le peintre sur la fin de sa vie ne cessera de vouloir saisir cette jeune fille rousse, débordante de fraicheur et au tempérament bien trempé.

Nature et sentiments exhubérants

Tandis que la guerre fait rage, que ses deux fils sont au combat, il est dans son Domaine des Collettes, à Cagnes sur mer (magnifiques images de Mark Ping Bing Lee), dominant la mer, au milieu des oliviers avec cinq femmes pour s’occuper de lui-tantôt cuisinières, tantôt infirmières, toutes anciennes modèles, et qui ont accessoirement partagé sa couche. « Trop tôt ou trop tard », Andrée, dite Dédée, elle choisira le fils démobilisé pour cause de blessure, Jean, qui deviendra par la suite un grand cinéaste, avec un chef d’oeuvre, La règle du jeu. Les rapports père/ fils, la création artistique « aujourd’hui, je simplifie », les choix esthétiques du grand peintre « un tableau est une chose aimable ». Assurément tout comme ce film…

LM

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