17 novembre 2011

Vacances scolaires plus Noël, courez, volez avec vos enfants au Grand Palais en prenant soin d’ éviter le marché de Noël sur les Champs Elysées au risque de perdre votre argent et votre foi en l’humanité… Une fois en haut des escaliers, vous pénétrez ici dans un univers enchanté et nostalgique, merveilleusement orchestré par Dorothée Charles, commissaire de cette exposition « Des jouets et des hommes »,  qui a su mêler ancien et moderne, garçon/fille, vidéo/bois et jouets de l’ Antiquité aux tamagotchis.

Les salles sont faiblement éclairées car ces trésors- de la cruche en argile datant de 500 ans  avant JC que l‘on offrait au cours d’une cérémonie,  aux Teddy Bear du XIX ème siècle,  sont les vestiges de générations et générations d’enfants qui sont là, devant vous, avec toute l’émotion de pouvoir imaginer les cris, les pleurs ou les rires dont ils ont pu être témoins. 8o % des jouets sont offerts à Noël ou aux anniversaires et les marchands ont compris, depuis longtemps, le marché que cela représente- en témoignent les affiches vintage des grands magasins. Et si jusqu’au XVIIIème, c’est au Nouvel An que les cadeaux étaient offerts, Jésus a désormais été supplanté par le père Noël, invention ô combien pratique pour culpabiliser les parents tentant d’échapper à ce culte de Mammon.

Des animaux aux robots

Restent de magnifiques objets comme cet automate crée pour les vitrines du BHV qui vous accueille dans l’entrée puis ces fermes, chevaux à bascule, cirques, Arches de Noé, animaux en peluche et en bois reflétant  ce compromis fondateur pour les jouets entre réel et illusion. Technologie oblige et progrès industriel, voilà les robots et autres automates et le monde des filles, poupées, dinettes en porcelaine avec des stéréotypes à la pelle comme la batterie de cuisine comme maman ou le bébé sortant des choux à moins que la poupée ne soit pour les parents évolués, enceinte. L’ exposition a l’ intelligence d’ avoir été conçue pour être à hauteur des enfants grâce à des bancs et Pierrick Sorin, Directeur Artistique y a semé tout au long des vitrines des installations vidéo burlesques, particulièrement drôles et réussies, pour satisfaire les yeux avides d’ images qu’ont désormais les enfants d’aujourd’hui.

Jouets princiers

Dans une vitrine, vous découvrirez deux poupées et leur trousseau de 360 tenues signées par Vionnet, Patou, Lanvin, Cartier ou Vuitton qui fut offert à la future reine d ‘Angleterre,  Elizabeth en 1938. Du côté des garçons, c est Andrew, son fils qui, fut à son tour à la fête avec la réplique de l’ Aston martin de 007 dans Goldfinger en 1966. Trains en tous genres, avions avec la traversée mythique de l’ Atlantique par Lindbergh et bateaux à pédale, réplique de scooter vespa, de TGV ou du Concorde, rien ne manque pour leur bonheur. Puis bien sûr, la guerre, avec armures, fusils et soldats en plomb dont celui d’Hitler et tout son staff à offrir aux gentils petits garçons allemands en 1939. Et là,  dans une vitrine, de découvrir cette incroyable poupée Toto qui fit toute la guerre 14-18 avec son propriétaire, mise en scène dans les tranchées et sur les champs de bataille pour une série de 500 photos extraordinaires où la poésie rivalise avec l’ horreur.

Produits dérivés

Enfin, avec le cinéma et la télé qui arrivent, les dessins animés donnent naissance au merchandising dès la fin de la guerre avec ce génie de Walt Disney et son Mickey Mouse, rejoint bientôt par Nicolas et Pinprenelle, Babar, Goldorak en 1978, Casimir, les héros de Stars Wars, Superman, Flash Gordon ou Davy Crockett. Pour finir, car « le joujou est la première initiation à l’ art » comme l’ écrivait Baudelaire, une sculpture d’ Annette Messager côtoie un extrait de Toy Story 3. Et, là sans s’ y attendre, l’ émotion qui vous cueille, deux poupées dont une du 11 septembre puis un extrait du film mythique d’Orson Wells,  Citizen Kane avec l’ éternel Rosebud, ce petit traîneau en bois de son enfance,  jeté dans une cheminée, emportant le dernier secret du magna de la presse qui, un jour cessa d être un enfant et comme nous tous, jamais ne put s’ en remettre …

Par Laetitia Monsacre

Jusqu’au 23 janvier 2012 au Grand  Palais

Un formidable espace jeu et snack, une librairie enfant et une boutique éphémère avec une sélection de jouets très inspirée complètent l’ exposition  qui est ouverte jusqu’ à 20h.

 

 

Un clic et votre tête apparaitra sur grand écran en tenue de princesse ou de cow boy…

Articles similaires