11 avril 2013
Dernier coup de pinceau

« Zao Wou Ki restera comme un merveilleux exemple de ce que peut produire de meilleur un véritable dialogue des cultures, ce bel équilibre de la fidélité aux racines et d’une ouverture au monde qui ensemble savent toucher tous les cœurs. » A chaque décès d’artiste, un communiqué de presse du ministère de la culture est envoyé à la presse… Pour l’artiste franco-chinois, la nécro (nécrologie) comme l’on dit dans notre jargon de journaliste devait être prête dans déjà bien des rédactions, vu son âge honorable-93 ans et  la maladie d’Alzheimer qui l’éteignait à petit feu au bord du lac Léman où il avait élu domicile. La Suisse pour ses paysages mais avant tout pour ses avantages fiscaux vu la cote de cet artiste qui s’était envolée dès l’ouverture de la Chine dans les années 80 après son installation en 1948 en France, où il n’avait jusqu’alors été qu’ un artiste connu d’un cercle d’initiés.  A l’image de tant d’autres, Zao Wou-ki démontra ainsi comment l’art peut être perçu différemment selon les époques avec cette chance pour lui d’avoir vécu suffisamment vieux pour en récolter les fruits… La couleur, l’épaisseur de la matière, les grands formats, la peinture étaient vécus par ce fils d’aristocrates chinois avant tout comme une expérimentation physique et intuitive. Le souffle de la vie et de quelque chose le dépassant lui-même, voilà ce qui fit de lui une figure emblématique et une valeur sûre sur le marché international, ses toiles dépassant régulièrement les millions de dollars. Sa femme, ancienne conservatrice du Musée d’art moderne de la Ville de Paris avait ainsi choisi après l’élection de Hollande d’emmener ce grand officier de la  Légion d’honneur mettre ses toiles « à l’abri »… Du fisc mais également de sa descendance comme son fils le prétend aujourd’hui. Le début d’une bataille qui a bien plus à voir avec le marché que l’art…

LM

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