28 mai 2013
De Pialat à Kechiche

La vie d’Adèle ne sortira qu’en novembre. En attendant, avec sa Palme d’Or et l’enthousiasme des critiques, il va être difficile d’y échapper. On ira voir la Palme comme on lit le Goncourt-presque obligés. Et contraints en plus de l’aimer au risque de passer pour un demeuré. Car à Cannes, soyons clairs, tout le monde y compris le jury a adoré ce film « qui fait tant penser au cinéma de Pialat »-sauf deux journalistes de Libé- qui dure trois heures pour une jeune fille que l’on voit se refaire sa queue de cheval dans la rue, discuter de Marivaux dans un bus, « niquer » avec un garçon avant de rencontrer une fille aux cheveux bleus. Pour qui veut voir deux filles  se bouffer le minou dans une scène qui paraît sans fin, le film pourra valoir le coup. Mais si vous aimez aller vite, il est bien possible que vous ne teniez pas jusqu’à la fin. Ce qui je l’avoue fut mon cas et devrait m’empêcher de pouvoir en juger. Etait-ce mon état d’esprit ce jour-là qui m’empêcha d’apprécier ce que l’on nous présente comme un chef d’oeuvre? Peut être… Reste que l’idée même d’un grand film est a priori de ne laisser personne sur la route. Ce qui n’est assurément pas le cas.

LM

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