20 novembre 2011
De l’importance d’être bankable

Mélanie Laurent, actrice, chanteuse et présentatrice des cérémonies cannoises, signe son premier film. « Lumineux » pour le magazine Première -que personne ne lit plus-, « On est sous le charme » pour le JDD, « notre film préféré » (du jour, de la semaine, de l’année ?) pour Version Femina, « un premier film remarquable » pour Madame Figaro; l’affiche du film sur les colonnes Morris de Paris le vend aux passants avec ces éloges de la presse – essentiellement féminine… Et pour cause, Mélanie Laurent est ce que l’on appelle une bonne cliente, jolie, charmante, chantant, s’engageant et jouant à merveille la jolie fille un peu allumée – bref irrésistible.
Reste que son premier film n’aurait, sans son nom, jamais existé tant son écriture est débutante et pourrait être présenté à la FEMIS- école où l’on forme de VRAIS réalisateurs- dans la catégorie « tout ce qu’il ne faut pas faire ». Cette petite musique pour faire monter l’émotion, des personnages à l’épaisseur d’un papier de cigarette et un scénario qui croit vous retenir en plongeant dans le drame à mi-parcours: la demoiselle nous offre un film où l’émotion est aussi absente qu’un taxi dans Paris un jour de pluie -pour le coup Marianne et Le Monde sont de mon avis. Et de là on regrette, coincé à regarder cette histoire ennuyeuse, qu’elle n’ait pas eu la modestie, après avoir joué dans le superbe Beginners de Mike Mills, de changer d’avis et de nous éviter ce navet pour lequel elle jouit d’une presse qui ferait mieux de parler des bons films qui, à raison de 15 sorties par semaine sont le plus souvent morts-nés.

LM

 

 

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