18 novembre 2012

J’ai des parents adorables et prévoyants : ils se sont mis en tête d’installer une connexion internet chez eux afin que je puisse garder le contact avec le monde réel – aujourd’hui largement virtuel comme chacun sait. Mon père, peu habile avec tout ce qui a trait à l’informatique, contacte le fournisseur d’accès historique et se voit remettre quelques jours plus tard par voie postale un contrat à renvoyer signé, agrémenté d’options aussi utiles qu’un bouquet de chaînes sportives à onze euros par mois – pour lui qui préfère un bon vieux Belmondo au dernier match Bordeaux-Marseille, comme Le Guignolo ce soir avec la fameuse scène où le bateau fonce sur l’hôtel Danieli à Venise, c’était pour le moins indispensable. Non content de voir sa facture alourdie  pour compenser un débit somme toute médiocre de 2 mégas – eh oui dès que vous vous retirez un peu à la campagne, les forêts ne cachent pas que le paysage ! – il faut avoir la désagréable surprise de découvrir que la connexion adsl n’est pas synchronisée. On appelle Orange qui dépêche un technicien pressé incapable de dire autre chose que le fil n’est pas conforme et qu’il faut le changer. Non, non, France Telecom ne fait pas ce genre de réparation, il faut contacter un électricien…qui quelques jours plus tard vous répond qu’il n’y a rien à changer. Le tout évidemment pour plus d’une centaine d’euros, dont soixante-neuf dans les caisses d’Orange, qui de toute façon se sert librement sur votre compte bancaire grâce au prélèvement automatique – vive le libre-service ! Reprise de rendez-vous auprès du fournisseur d’accès, et là je hausse un peu le ton, réclame le remboursement de l’intervention inutile, pour m’entendre répondre que vous savez, quand on fait venir un technicien, Orange perd de l’argent. Les pauvres, car que nous en perdions avec un service payé pendant deux mois sans qu’il ne fonctionne, et faisant de surcroît basculer les communications sur la ligne classique faute de pouvoir utiliser l’offre illimitée sur la ligne adsl, cela est sans importance. C’est devenu le nouvel argument à la mode des services clients : on perd de l’argent avec vos problèmes, alors il ne faut pas trop en demander (sinon on va délocaliser). C’est connu, le consommateur est fait pour être tondu, et la laine en est redistribué aux actionnaires. Décidément la crise a bon dos, et le client lambda encore plus. Quant à la connexion internet, elle devra encore attendre un peu. CQFD.

Par Gilles Charlassier

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