2 mars 2014
De la pauvreté

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Ils sont là, tous les jours offerts aux regards. Le pauvre a souvent honte, il se cache mais les SDF devant le Musée Guimet ont décidé une bonne fois pour toute de profiter de ce que notre société pouvait leur offrir: la chaleur d’une bouche de métro. A Fukushima, ils pourraient apprend-t’on dans le JDD gagner 50 euros par jour pour aller faire le sale et très risqué  boulot de nettoyeur, recrutés par des mafieux locaux. « L’homme est un loup pour l’homme » et en cette période d’accroissement de la richesse de certains face à la pauvreté grandissante d’autres-incapables d’être absorbés par un système libéral qui ne vise qu’à baisser les coûts en automatisant à tout va tandis que la démographie ne cesse d’augmenter, il est certain que le riche va devoir payer-un jour ou l’autre pour ces millions de gens auxquels il ne laisse pas une chance contrairement aux siècles précédents de pouvoir « gagner son pain ». Ainsi, à trois semaines du premier tour des municipales, les maires de France, selon un sondage pour le Secours catholique, constatent à 80% que la pauvreté a augmenté dans leurs communes- contre seulement un maire sur deux en 2008.

Le vol, une redistribution « forcée »

Le service de presse d’Anne Hidalgo s’est ainsi fendu ce week-end d’un communiqué pour annoncer qu’un ordinateur avait été volé dans une de ses permanences; de quoi pouvoir  entrevoir pour la candidate à la mairie de Paris cette nouvelle redistribution de la richesse, toute aussi illégale que l’enrichissement de certains, dont nous sommes tous victimes, entre braquages de bijouterie, vol de cuivre ou cambriolages. Le vol est en effet devenu le nouveau et seul « lien social » pour toute une population éjectée du train ou à laquelle on défend d’y monter, avec désormais des plaintes à faire en ligne tant les commissariats sont débordés. La valise « Petit Prince » de mon fils, 7 ans  a sans doute peu rapporté au SDF qui l’a volé après avoir gentiment caressé Jim (le vrai ), Gare de Lyon, le soir de Noël. Il y avait dedans les affaires de ski d’un enfant privilégié, encore du bon côté…

Jours de colère

Pas vraiment de quoi se vêtir pour cet habitué des lieux ni même marchander plus de quelques vingtaine d’euros. Mais, juste rendre méfiant et amer un enfant : « On ne leur donnera plus jamais une pièce dans la rue ». Dent pour dent. A l’église américaine de Paris, le pasteur Scott Herr raconte cette histoire d’un homme à qui un autre avait volé le portefeuille, et auquel il tendit alors son manteau en lui disant: « pour faire cela, vous devez vraiment être désespéré, prenez cela aussi, j’en ai surement moins besoin que vous ». Aucun occidental n’est prêt aujourd’hui à faire cela. Et pourtant, aucun mur, aucune barrière comme on l’a vu a la frontière grecque ne pourra résister sous le poids de la misère de ces populations qui désormais savent ce que nous avons. Et auxquelles nous volons richesses des sous-sol ou leurs bras à faible coup. Nous n’avons pas fini de l’expérimenter à nos dépens, pour l’instant à travers nos biens en attendant, dans un futur plus ou moins proche,  nos vies-mêmes…

Par Laetitia Monsacré

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