27 avril 2012
De la moquette à la haute couture

Pour qui a eu un jour à changer de moquette, la nouvelle cité de la Mode, inaugurée mercredi dernier évoque quelques souvenirs…C’était en effet là que l’on pouvait trouver réunis les deux concurrents Mondial Moquette et Saint Maclou avec suffisamment de stock pour pouvoir repartir avec son coupon dans le coffre…Mais, Paris qui se fait belle a choisi ces anciens docks pour installer la cité de la Mode et du design avec pour son innauguration-vernissage, Bertrand Delanoé drivé par Lynn Cohen Solal, et quelques VIP comme Carole Laure, Suzy Menkes, la papesse mode outre Atlantique (faisant un bon 44 quand Anna Wintour est abonné elle au 36). Résultat, une équipe France 3 et du Petit Journal étaient également présent pour vous faire envie sur ce qui resta un événement tout à fait sans aucun intérêt d’autant qu’il n’y avait rien à boire ni grignoter à moins de s’offrir un de très bon cookies ou gateaux vendus dans un petite boutique à l’entrée de cette énorme strucure battue par les vents. Annexe du Musée Galliera, ce mercredi 11 avril était l’occasion de découvrir en avant première deux expositions,  l’une sur Balenciaga, l’autre sur Comme des Garçons. Deux espaces exigus en couloirs, sans fenêtres où les scénographies originales, des tiroirs comme une malle cabine géante pour le couturier espagnol et des bulles en plastique pour la styliste japonais, ne parvenaient toutefois pas à faire oublier l’absence d’intérêt du lieu. On se sent en effet loin de la magnificience du Palais Galliera, écrin autrement plus approprié aux robes de bal ou de mariées…

Balenciaga, le magnifique

Reste la possibilité de tourner autour des modèles pour cette magnifique collection prêt à porter printemps été 2012 qui relevait plus de la haute couture, crées par Rei Kawakubo. Baptisée « White Drama », elle est entièrement blanche avec un travail de rubans « de contraintes », fleurs brodées, crinolines, robe à panier, tissus millefeuille, dentelles rappelant les saintes processions espagnoles, en référence avec les différentes étapes de la vie- la naissance, le mariage et la mort. Côté Cristobal Balenciaga dont on fête le 40ème anniversaire de la mort-il était né au XIX ème siècle- et dont la marque est désormais sous le contrôle de PPR, groupe de luxe de François Pineault concurrent devant l’éternel de Bernard Arnault. De quoi se donner les moyens de perpétuer la marque avec le talentueux styliste Nicolas Guesquière qui a eu les honneurs de Télérama tandis que les modèles exposés sont issus du leg d’un proche collaborateur de Balenciaga. Au total une centaine d’éléments qui permettent également de voir les sources d’inspiration-costumes régionaux, habits religieux et l’oeuvre de celui qu’on a appelé le couturier des couturiers. Mademoiselle Chanel -sa contemporaine-disait ainsi de lui (et cela s’appliquait également à elle même): « il est le seul d’entre nous qui est un vrai couturier. Lui seul est capable de couper un tissu, de le monter, de le coudre de sa main. Les autres ne sont que des dessinateurs. « Classique le jour avec ses tailleurs ou ses robes épurées et confortables, exubérant le soir, l’Espagne l’inspira avec les pampilles, les boléros ainsi que ses grands peintres-Velazquez, Zurbaran, Goya. En 1968, il s’arrêta, diant « ne plus comprendre son époque »…La franchise d’un artiste bien peu compatible avec le business d’aujourd’hui et la preuve s’il en est que les choses ont depuis ces grands couturiers bien changées….

LM

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