4 février 2017
De Jackie en passant par Moonlight et Sundance

Loin d’un biopic raté comme celui sur Grâce de Monaco, le metteur en scène Pablo Larrain signe avec Jackie un portrait tout en finesse de la fist lady lors de l’assassinat de son époux de président à Dallas. Son refus de retirer son tailleur couvert de sang-« qu’ils voient ce qu’il lui ont fait »- son désir de faire une procession à pied en reprenant les archives de Lincoln et de l’enterrer au cimetière militaire d’Arlington, on revit les heures sombres de cette période à ses cotés avec une caméra qui ne la lache jamais- Nathalie Portman transfigurée et magistrale est de tous les plans entre interview à Hyannis Port- et flash backs. reste une musique lancinante qui accompagne nombre de plans et finit par créer un malaise qui gâche le film; la chose n’est pas le cas dans Moonlight, un film indépendant sorti de nulle part qui est nommé pour huit oscars. Trois périodes de la vie de Chiron, « little » puis black avant de devenir un colosse au nom de B., homosexuel noir des banlieues soumis aux trafic de drogue, aux jeunes qui le tabassent et à une mère junkie. La bande originale est magnifique entre Mozart pour une partie de ballon ou cette scène superbe où il apprend à nager. Montage au cordeau, le talent est là même si les deux heures ne s’imposait pas.

Voilà en tous les cas de quoi représenter les noirs aux Oscars et prouver la bonne santé du cinéma indépendant qui s’est réuni comme chaque mois de janvier à Sudance en Utah sous le bénédiction de Robert Redford. Les films primés sont pour cette année, I don’t fell at home in this world anymore, une comédie dramatique sur une nounou dépressive victime d’un cambriolage et  Crown Heigts sur un noir injustement soupçonné d’un crime qu’il n’a pas commis. A découvrir bientôt sur les écrans français…

LM

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