17 mai 2012
De Cannes à l’Elysée

Le nouveau gouvernement ou Cannes, depuis mercredi soir, il faut choisir. Ce qui est sûr, c’est que des deux tapis rouges, les tenues étaient plus glamour sur la Côte d’Azur même si le cinéma s’est également bien invité dans la cour de l’Elysée avec ces « élus »du Président. Les dix sept femmes avaient choisi pour la photo des tenues sobres-Cécile Duflot était même en jean- , histoire de ne pas se faire remarquer, contrairement à Eva Longoria devant le Palais des Festivals. Le maquillage aussi était léger, avec il est vrai l’Oréal qui n’est pas encore sponsor du gouvernement Ayrault. Voilà pourtant qui,  en période de restrictions budgetaires- moins 30 % annoncés sur leur salaire (lequel reste quand même de 9 000 euros)- pourrait être une bonne façon de continuer à assurer le train de vie de l’Etat. On pourrait alors voir comme dans le supplément Cannes offert avec le Journal du Dimanche, les photos des ministres « qui le valent bien «  côtoyer l’interview du Directeur de l’Oréal avec pour lui une double page contre une simple pour Thierry Fremaux, il est vrai « seulement » en charge de la sélection cannoise. Un  » bazar resplendissant « comme le définit fort bien Jane Fonda sur la Croisette, avec « des gros films qui protègent les plus petits » ce qui sera sans doute également le cas des « gros » et « petits » ministres et a fortiori des ministres délégués, pressés d’aller travailler comme tous ces journalistes qui vont assister loin de l’hystérie cannoise aux projections de 8 h 30 . Il n’empêche que la compétition à Paris a dû être rude avec, victime de taille, Martine Aubry,  qui en visant la « Palme d’or », est repartie bredouille. Depuis l’inauguration de Momenta le 9 mai au Grand Palais où Frédéric Mitterrand l’avait salué comme sa remplaçante rue de Valois et la rumeur dans la salle de presse à l’Elysée mardi pendant l’investiture qu’elle héritait d’un grand ministère regroupant éducation et culture-lesquels sont en  interaction évidente comme nous l’avaient répété tous les candidats ( voir article), c’est un vrai coup de théâtre comme le Festival en a lui même connu que cette absence. Le « palmarès » n’a par ailleurs pas manqué d’humour avec un ministère du « redressement productif » pour « l’acteur » sans aucun doute de ce gouvernement, Arnaud Montebourg. Pas encore au courant d’après les commentateurs-les ministres auraient été prévenus quelques heures avant, celui-ci  semblait en tous cas accablé la veille comme l’ensemble de la salle du Théâtre de Chaillot à la fin de Temps, la nouvelle pièce de Wajdi Mouawad. Heureusement le cocktail ce soir de première lui redonna des couleurs comme l’ensemble de fêtes cannoises permettra aux festivaliers de se remettre de ces films qui décrivent le plus souvent la vie, la vraie vie des gens comme celles de ceux qui votent et savent bien que tout cela, c’est malheureusement beaucoup de cinéma.

 

Par Laetitia Monsacré

 

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