30 janvier 2013
Coupable ou innocent?

Avec l’affaire Florence Cassez (lire article), le thème de l’erreur judiciaire est revenu plus que jamais sur le devant de l’actualité; sans doute d’ailleurs ne l’a-t’il jamais quitté entre les affaire de Marie Besnard, et autres condamnés souvent à perpétuité qui n’ont cessé de clamer leur innocence. Après Un coupable idéal, Oscar du meilleur documentaire en 2010-respect…-Jean Xavier de Lestrade revient avec un documentaire sur le même thème, Soupçons, dont il nous livre la suite ce mercredi sur Canal Plus. Au départ, un mari accusé du meurtre de sa femme retrouvée morte au pied de l’escalier de leur maison et qui croit qu’il va sortir,  mais non. Condamné à perpétuité. « Tous sont punis dit Shakespeare, mais pourquoi je devrais souffrir et mes enfants aussi pour un meurtre que je n’ai pas commis? ». Huit années de prison, appel rejeté;  « Je crois que je vais mourir ici » finit-il par dire face à cette caméra qui le suit partout. Les enfants défendent leur père: lui et sa femme s’entendaient très bien. Pourtant, au vu des plaies sur la tête, impossible selon les experts que ce ne soient que les marches; elle a été battue à mort. Un agent du FBI monte le dossier à charge, avec une reconstitution pour le moins hasardeuse comme dans d’autres affaires où l’innocence bientôt prouvée des inculpés -certains ont passé dix-sept ans en prison pour rien- finit par rouvrir tous les dossiers qu’il a traités. C’est la chance de Michael.

Une caméra qui suit partout

Aux Etats-Unis, on peut filmer dans la salle du tribunal. Et montrer comment le juge doit composer entre les récriminations des uns et des autres comme la soeur de la victime qui réclame vengeance ou  l’avocat de Michael qui lui montre comment le rapport de l’agent véreux a fait basculer le premier procès, prouvant que son mari avait frappé sa femme avec préméditation. Expert en taches de sang, morpho-analystes, les spécialistes se suivent avec pour cet agent incriminé lors de cette révision, cette idée de résultat qui du coup impose n’importe quel moyen… rien à voir avec une démarche scientifique… La caméra, elle,  filme les visages des enfants devenus des adultes obligés d’écouter les détails sur le choc ou les coups-selon la thèse défendue.

Puis vient la délivrance-pas innocenté mais le procès est suffisamment entaché de malversations pour que Michael bénéficie d’une libération conditionnelle; bracelet électronique, les enfants soulagés, après avoir perdu leur mère, de ne plus, en plus, porter le nom d’un père assassin. Michael est là en pyjama rouge de détenu,  tirant son sac contenant ses affaires; remettre sa ceinture,  récupérer ses lacets. Dehors les télévisions l’attendent, sa famille aussi. Et le spectateur de se dire que c’est beau un homme qui retrouve la liberté surtout quand il est-a priori innocent… Le réalisateur ne prend jamais parti; il est juste observateur, sans commenter. A chacun  de se faire son avis sur cet homme qui  dit :« aimerais bien reprendre les  choses où elles étaient mais je réalise que c’est bien impossible »….

AW

Soupçons, la dernière chance de Jean Xavier de Lestrade diffusé sur Canal Plus mercredi 30 janvier à 20 h 50 en crypté-sortie en DVD le 6 février 2013

Articles similaires