17 octobre 2012

Octobre fut rude pour les appareils m’entourant; j’ai d’ailleurs appris que les ondes négatives que nous dégagions pouvaient avoir des interférences sur les conducteurs et autres mécaniques nous environnant. Voilà pourquoi selon moi les ordinateurs dans les administrations « plantent » si souvent…

Bref, une marre d’huile sous mon scooter annonça que, cette fois, il fallait qu’il aille encore aux urgences. C’est un vieux Vespa, plein de charme que j’ai acheté 500 euros-payé à nouveau deux fois en réparation, et quasiment identique à celui qui fit ma joie des années durant-surtout lorsqu’il s’agissait de devoir le pousser.

Cela arrivait souvent et m’a permis de nouer des amitiés pour quelques minutes d’infortune et de solidarité avec nombre de de propriétaires de deux roues, forcément masculin puisqu’il s’agissait de courir à coté de ce lourd engin afin qu’en prenant de l’élan, je puisse démarrer en seconde…Bref, après des jours à harceler le réparateur-un type trop cool pour vous donner un jour précis et que, par conséquent vous lui en vouliez, j’appris qu’avec un bon « serrage moteur » à la clé-mon cher Cosa était à jeter. Me voici donc à appeler via internet magasin et site spécialisés pour en trouver un d’occasion, cette fois en me faisant le cadeau d’en prendre un ne datant pas de mes jeunes années. Je bavais depuis un moment sur le Grandtourismo qui offre un design à l’ancienne-on ne se refait pas-avec toute la technologie possible. Un vrai saut quantique lorsque vous savez que j’ai été jusqu’à reprendre le même portable-totalement obsolète à la grande surprise du vendeur me vantant les dernières sorties,  histoire de ne pas perdre mes repères. Je suis une fidèle que voulez vous…

Un mois après, je cherche ainsi encore là où l’on enfonce la clé à l’ancienne place, tout comme le crochet pour mon sac-le nouvel emplacement est nul- quand je ne peste pas sur cette béquille qui me donne des tours de rein à chaque fois que je me gare et me fait pousser des vagissements de colère (je dois dire cependant admettre au passage avoir eu une très jolie rencontre avec Karin Viard, autre « scooteuse », grâce à ce cri de guerre). Dans les faits, je regrette tout de l’ancien, qu’au passage mon voisin , un des héritier Peugeot regardait avec envie et nostalgie, l’occasion d’échanger sur le trottoir agréablement. Avec celui-ci, plus aucun regard complice, ni de remarque « j’avais le même ». Les feux rouges sont devenus triste à mourir sans espoir de little talk; son bruit me manque à chaque fois que je tourne la clé, inquiète de savoir qu’aucun quick ne me sauvera si la batterie refuse de se mettre en route. Partout il y a le même que ce nouveau destrier sans charme, qui en plus commence en représailles, j’en suis sûre, à faire un bruit tout à fait inquiétant. Je suis si triste d’avoir perdu mon copain que j’avais repeint et affublé d’une selle rein qu’à moi. Et comme celui qui a dessiné les derniers modèles n’a pensé à rien, seul le casque de ma fille rentre désormais sous la selle, m’obligeant à des pois rouges à plus de quarante ans, histoire de ne pas le trimballer partout où l’on va et de m’ obliger à acheter une top-case comme on dit- moche et pas pratique, surtout pour moi qui suis toujours en retard.

Et comme si cela ne suffisait pas- devoir faire mon deuil de l’ancien et accepter ce nouvel arrivant dans ma vie, voilà que le frigidaire fait sur mesure pour  ma cuisine très vintage rend l’âme. 100 euros de dépanneur-messager de la mauvaise nouvelle plus tard puis des recherches infructueuses sur internet- les dimensions sont introuvables, tout le bloc est à refaire. Le temps de m’en occuper, il fallut que j’en installe un autre-dans le salon, très esthétique, mais bien pir, que je  désapprenne à ouvrir cette porte, dix, vingt fois de rang. Tel un primate mon cerveau est en effet habitué à se pencher là sans réflechir. Je le fais tellement pour d’autres occasions dans la journée… Eh bien, là, il a fallu que je reprogramme mes pauvres cellules pour mettre fin à cet automatisme. Que j’oblige mes neurones à commander à mon corps de se diriger désormais vers la cheminée pour aller chercher le beurre. Rétives, celle ci m’en firent baver des jours durant, prises en flagrant délit de « robotlike »-pas très gratifiant.

Les mêmes qui me firent préparer une salve d’injures à cette femme me coupant la route l’autre jour. Laquelle ne trouva rien de mieux que me faire un immense sourire désarmant. De quoi me sentir toute bête et bien humble avec une nouveau prise en « flag » de conditionnement digne d’un homos sapiens primaire. Bien peu valorisant…

 

Par Laetitia Monsacré

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