Celui qui fut pour des millions de français le gendre idéal est mort. Avec son physique de « Monsieur tout le monde », cette écoute de l’autre qu’il avait su transformer en audimat et donc en argent, le producteur qui « tomba » pour consommation de stupéfiant a suivi sa trajectoire, laissant dans son sillage cette impression que la télévision était faite pour lui, mais que ce qu’elle lui avait offert, elle pouvait tout aussi vite lui reprendre. Une ascension fulgurante, une vie à 200 à l’heure où tout arriva vite y compris la mort, il y a presque de la logique. A écouter les témoignages en boucle toute la journée de vendredi sur les chaines d’infos, on se souviendra de son grand professionalisme et de sa solitude alors « qu’il était si entouré » selon Laurence Ferrrari qui semble ne pas savoir que ce sentiment d’être seul, on le porte à jamais en soi… On parla aussi de ses sautes d’humeur tandis que des images défilaient où on le voit traqué par des caméras, prisonnier à jamais de celles qui le rendirent célèbres. Jamais présentateur n’a semblé en effet être autant sous la lumière, constamment exposé et s’exposant. Il avait inventé un style proche de Dechavanne ou de Nagui mais avec des fêlures qui firent de lui le candidat parfait pour la cocaïne, cette drogue qui est la plus consommée de toute et offre ce sentiment de toute puissance à tous ceux qui doutent. Alors, grâce à elle, tout fut possible comme pour plein d’animateurs ou d’artistes. Ce surdoué qui était déjà aux commandes de la matinale d’Europe 1 à 28 ans, réveillant la France entière avec son débit de mitraillette, a souhaité, une fois au pied du mur, faire son mea culpa, tel un chemin de croix qui le conduisit dans la France entière. Aujourd’hui, il ressemble un peu à un crucifié dont le pire ennemi fut sans doute lui même, avec son corps qui n’a pas digéré et au final, ne lui a pas pardonné.
LM