18 novembre 2012
Collège des Bernardins/ La marelle des aveugles…

Visiteurs, du haut de ces tableaux, neuf mètres cinquante vous regardent ! Edifice du XIIIe siècle, ouvert au public depuis 2008, le Collège des Bernardins accueille depuis février 2011 une programmation de création contemporaine. Dans le cadre de ces « Questions d’artistes », Bruno Perramant a investi les lieux. « Il faut une pluralité d’objets pour lire le monde », explique Alain Berland, commissaire de l’exposition. Coup de maitre pour le peintre qui réalise deux polyptyques : l’un composé d’une trentaine de peintures à l’huile sur le thème de l’aveuglement, l’autre d’un tryptique s’inspirant de La Divine Comédie de Dante.

 Et  la lumière fut

 La puissance du vide surprend, désarçonne, mais ne laisse pas indifférent. La superposition des tableaux, et la verticalité vertigineuse de la scénographie, encadrée par les formes d’ogives et accentuée par les colonnes, placent l’ancienne sacristie dans un espace temps indéfini. « Je pense que la peinture à une capacité d’arrêt », confie Alain Berland. L’expérience solitaire face à un tableau, avec la sensibilité propre à chacun, force au questionnement face à la thématique du peintre où la question du regard et de son temps est omniprésente. L’artiste s’interroge sur la manière dont on voit les choses, de la terre…au ciel. Attention une chouette vous observe ! Et comme, selon Alain, « la présence de l’art doit être partout donc également dans les espaces ou on s’y attend le moins », Sylvain Rousseau investit la nef avec son Bureau (de la certitude), en écho à l’exposition de Perramant. « Pour que les gens voient les choses il faut les amener à les voir », explique le plasticien. A la manière d’un Duchamp, et dans la lignée de la tradition Fluxus, il interroge nos présupposés visuels et questionne notre rapport au réel avec un bureau sur lequel repose une lampe, un halo lumineux éclaire la surface mais la lampe est éteinte…Quelque peu déroutant pour les novices en art contemporain, la beauté architecturale du lieu subjugue et l’art questionne…

 

Par Laura Baudier

Bruno Perramant, Les aveugles au Collège des Bernardins jusqu’au 20 janvier 2013

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